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West Ibarre Side Story, le cri du c¦ur d’Oztibarre pour une dernière à Biarritz

Le spectacle monté par plus de trois cents habitants de la vallée sera présenté pour la troisième et dernière fois demain

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2004/10/29

Les Ikastola du BAB et de Saint-Pierre-d’Irube les reprennent à bon compte en organisant samedi une troisième représentation d’un spectacle conçu à taille humaine au c¦ur de la vallée d’Oztibarre. Il faut dire qu’une partie des réponses à ces questions se trouve déjà dans les ikastola, lorsque la pièce, écrite en Euskara, interroge l’identité basque, son devenir, en brisant les miroirs d’une représentation folklorique ou figée.



Un reflet parfois cruel ou du moins douloureux. Depuis le témoignage de l’instituteur des années 70 qui s’évertue à taire les "habitudes paysannes" du parler basque, à coups de pieds ou en arrachant quelques touffes de cheveux s’il le faut, jusqu’aux danses folkloriques qui divertissent les touristes.



Tomber la veste



"L’identité basque est un vêtement que l’on enfile souvent pour un court instant", dit le spectacle en pointant du doigt cet aspect que beaucoup partagent. Au contraire, West Ibarre Side Story, sous la plume de Mattin Irigoien, veut promouvoir une culture qui évolue avec ses acteurs, qui vit et qui n’est pas une vitrine du passé. Ainsi, les danseurs vont peu à peu tomber les costumes et offrir deux dernières danses qui, certes, s’appuient sur les traditionnelles bas-navarraises mais qui ont été créées ou remodelées par Michel Aurnague et David Arriola, deux Garaztar, danseur et musicien, bien de notre époque.



Du coup, West Ibarre Side Story s’impose comme une proposition de vie spectaculaire contre la folklorisation. Du reste, son montage repose en grande partie sur la mobilisation de quelque 300 habitants de la vallée. Mis en scène par Iñaki Etxeleku, il compte avec la participation de 25 chanteurs, 12 acteurs, 10 musiciens et 140 comédiens de la vallée d’Oztibarre dont la plupart ont fait leurs premiers pas sur scène en Juillet dernier, pour la première du spectacle. A Bunus, 3500 spectateurs ont assisté à cette première qui fut une réussite.En mêlant images du passé avec une étonnante actualité, en dosant le chant, la danse, les bertsu, le théâtre et la vidéo, les deux heures et demie de spectacle passent sans temps morts.A la Gare du Midi de Biarritz demain soir, ce sera la dernière représentation, avec quelques modifications qui promettent de surprendre ceux qui ont déjà assisté au spectacle.



Réflexion sur les jeunes



A l’origine du projet de West Ibarre Side Story, il s’agissait d’abord de fêter dignement le trentenaire de Bunuztar Xoriak. Pour ses vingt printemps, l’association de danse s’était déjà offert une cavalcadeà succès. Mais la réflexion portait aussi, déjà, sur ces jeunes qui délaissent la danse ou d’autres structures culturelles de la vallée sitôt inscrits à l’université ou rentrés dans le monde du travail. Du coup, remarquait Bunuztar Xoriak, les manifestations culturelles restantes tendent à une folklorisation estivale qui, bien entendu, creuse encore le fossé pour séduire davantage les populations de passage que les jeunes du cru. Autre fossé qu’il s’agissait de combler, celui des générations.Dans les fêtes ou dans la vie courante, chacun fait âge à part, les campagnes se vident et les activités de loisirs s’adressent davantage aux retraités qu’à une jeunesse trépidante."Ces activités ont leur place mais ne peuvent pas constituer à elles seules l’avenir et la continuité d’une culture" clamaient alors les organisateurs.



D’où ce West Ibarre Side Story qui permet de mobiliser "le plus possible de jeunes d’âge scolaire ou en début de carrière professionnelle", et confond les générations en menant réflexion sur "l’avenir de notre identité" au delà des collines qui cernent la vallée.



Une grande partie du tissu associatif et culturel de la vallée s’est joint à ce projet entre Ostabat, Bunus, Larceveau, Hosta, Saint-Just-Ibarre, Ibarolle, Arhansus, Juxue.Avant que les artisans locaux, les institutions et surtout les communes, ne permettent un spectacle d’ampleur en le dotant d’un budget de 100000 euros.Pour y réussir et coordonner le tout, l’association Pika a été créée.



Contre le pessimisme de nos campagnes, West Ibarre Side Story génère du sens.A l’heure où "l’on ne cesse de courir", "en vivant la vie en marge" mais "en prenant pourtant le temps de mourir", une belle évocation métaphorique de la mer nous fait entendre qu’"au fur et à mesure que nous avançons, les limites reculent". Une devise qui pourrait s’appliquer au spectacle lui-même qui a réussi après plus de dix mois de travail à produire un résultat étonnant à la seule énergie humaine.



Ú West Ibarre Side Story



Samedi, à 20h30, Gare du Midi à Biarritz au profit des Ikastola du BAB et de Saint-Pierre-d’Irube. 14 euros (8 euros - de 14 ans). Ouverture des portes 19h. Prévente à Mattin Megadenda et EKI.

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