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West Ibarre Side Story, le cri du c¦ur dOztibarre pour une dernière à Biarritz
Le spectacle monté par plus de trois cents habitants de la vallée sera présenté pour la troisième et dernière fois demain
Les Ikastola du BAB et de Saint-Pierre-dIrube les reprennent à bon compte en organisant samedi une troisième représentation dun spectacle conçu à taille humaine au c¦ur de la vallée dOztibarre. Il faut dire quune partie des réponses à ces questions se trouve déjà dans les ikastola, lorsque la pièce, écrite en Euskara, interroge lidentité basque, son devenir, en brisant les miroirs dune représentation folklorique ou figée.
Un reflet parfois cruel ou du moins douloureux. Depuis le témoignage de linstituteur des années 70 qui sévertue à taire les "habitudes paysannes" du parler basque, à coups de pieds ou en arrachant quelques touffes de cheveux sil le faut, jusquaux danses folkloriques qui divertissent les touristes.
Tomber la veste
"Lidentité basque est un vêtement que lon enfile souvent pour un court instant", dit le spectacle en pointant du doigt cet aspect que beaucoup partagent. Au contraire, West Ibarre Side Story, sous la plume de Mattin Irigoien, veut promouvoir une culture qui évolue avec ses acteurs, qui vit et qui nest pas une vitrine du passé. Ainsi, les danseurs vont peu à peu tomber les costumes et offrir deux dernières danses qui, certes, sappuient sur les traditionnelles bas-navarraises mais qui ont été créées ou remodelées par Michel Aurnague et David Arriola, deux Garaztar, danseur et musicien, bien de notre époque.
Du coup, West Ibarre Side Story simpose comme une proposition de vie spectaculaire contre la folklorisation. Du reste, son montage repose en grande partie sur la mobilisation de quelque 300 habitants de la vallée. Mis en scène par Iñaki Etxeleku, il compte avec la participation de 25 chanteurs, 12 acteurs, 10 musiciens et 140 comédiens de la vallée dOztibarre dont la plupart ont fait leurs premiers pas sur scène en Juillet dernier, pour la première du spectacle. A Bunus, 3500 spectateurs ont assisté à cette première qui fut une réussite.En mêlant images du passé avec une étonnante actualité, en dosant le chant, la danse, les bertsu, le théâtre et la vidéo, les deux heures et demie de spectacle passent sans temps morts.A la Gare du Midi de Biarritz demain soir, ce sera la dernière représentation, avec quelques modifications qui promettent de surprendre ceux qui ont déjà assisté au spectacle.
Réflexion sur les jeunes
A lorigine du projet de West Ibarre Side Story, il sagissait dabord de fêter dignement le trentenaire de Bunuztar Xoriak. Pour ses vingt printemps, lassociation de danse sétait déjà offert une cavalcadeà succès. Mais la réflexion portait aussi, déjà, sur ces jeunes qui délaissent la danse ou dautres structures culturelles de la vallée sitôt inscrits à luniversité ou rentrés dans le monde du travail. Du coup, remarquait Bunuztar Xoriak, les manifestations culturelles restantes tendent à une folklorisation estivale qui, bien entendu, creuse encore le fossé pour séduire davantage les populations de passage que les jeunes du cru. Autre fossé quil sagissait de combler, celui des générations.Dans les fêtes ou dans la vie courante, chacun fait âge à part, les campagnes se vident et les activités de loisirs sadressent davantage aux retraités quà une jeunesse trépidante."Ces activités ont leur place mais ne peuvent pas constituer à elles seules lavenir et la continuité dune culture" clamaient alors les organisateurs.
Doù ce West Ibarre Side Story qui permet de mobiliser "le plus possible de jeunes dâge scolaire ou en début de carrière professionnelle", et confond les générations en menant réflexion sur "lavenir de notre identité" au delà des collines qui cernent la vallée.
Une grande partie du tissu associatif et culturel de la vallée sest joint à ce projet entre Ostabat, Bunus, Larceveau, Hosta, Saint-Just-Ibarre, Ibarolle, Arhansus, Juxue.Avant que les artisans locaux, les institutions et surtout les communes, ne permettent un spectacle dampleur en le dotant dun budget de 100000 euros.Pour y réussir et coordonner le tout, lassociation Pika a été créée.
Contre le pessimisme de nos campagnes, West Ibarre Side Story génère du sens.A lheure où "lon ne cesse de courir", "en vivant la vie en marge" mais "en prenant pourtant le temps de mourir", une belle évocation métaphorique de la mer nous fait entendre qu"au fur et à mesure que nous avançons, les limites reculent". Une devise qui pourrait sappliquer au spectacle lui-même qui a réussi après plus de dix mois de travail à produire un résultat étonnant à la seule énergie humaine.
Ú West Ibarre Side Story
Samedi, à 20h30, Gare du Midi à Biarritz au profit des Ikastola du BAB et de Saint-Pierre-dIrube. 14 euros (8 euros - de 14 ans). Ouverture des portes 19h. Prévente à Mattin Megadenda et EKI.
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