Edukira salto egin | Salto egin nabigazioara

Tresna pertsonalak
Hemen zaude: Hasiera Hemeroteka Vingt ans, le temps d'aimer

Dokumentuaren akzioak

Vingt ans, le temps d'aimer

Egilea
Celine Musseau
Komunikabidea
Sud Ouest
Tokia
Biarritz
Mota
Albistea
Data
2010/09/05

« Sud Ouest dimanche ». Le Temps d'aimer est un festival incontournable aujourd'hui. Vous en êtes fier ?

Thierry Malandain. J'ai pris la direction du festival de 2000 à 2004, et depuis l'an dernier. Je ne suis pas à l'origine du festival, mais je me suis totalement inscrit dans la démarche des fondateurs, Jakes Abeberry, Filgi Claverie et Didier Borotra. Ce festival est marqué depuis le début par son éclectisme, et je trouve que c'est un bon choix. La danse est un art qui a toujours eu du mal à trouver le public. Et, à Biarritz, qui n'est pas une grande capitale, les gens peuvent voir ce qui leur plaît : néoclassique, contemporain, hip-hop. Chacun s'y retrouve.

Au-delà du festival, il y a une permanence de la danse à Biarritz. C'est un temps fort, certes, mais la danse est présente durant toute la saison. Avec des cours, des écoles, des stages, des concours, tout un tas de propositions à côté. Nous avons fait un gros travail de sensibilisation auprès des enfants. Qui aujourd'hui, dix ans plus tard, remplissent les salles. Je le rappelle souvent, mais au début, dans la Gare du Midi, qui contient 1 500 places, nous avions 400-500 personnes. Aujourd'hui, on fait deux salles pleines. On refuse même du monde.

La danse a beaucoup évolué ces vingt dernières années. Vous conservez une ligne néoclassique. Vous n'avez jamais été tenté par d'autres tendances ?

J'essaie d'avoir une ligne de conduite. La danse est un art qui a eu tellement de mal à s'émanciper des autres arts. Cela va dans le sens de l'histoire : avant, la danse était forcément dans les maisons de l'Opéra. Maintenant qu'elle s'est affranchie, de la musique notamment, je n'éprouve pas le besoin d'y ajouter du texte, du théâtre, des projections. Avec un texte, on peut raconter plus de choses.

La danse ne peut pas tout dire, mais finalement… on n'est pas obligé de tout dire. Elle me suffit.

Quelles sont vos références, vos préférences ?

Kylian, Mark Morris, Hans Van Manen. Ce sont des chorégraphes qui se ressourcent essentiellement au mouvement. Ils s'inscrivent dans une démarche contemporaine, mais s'inspirent du classique.

Et vous, pensez-vous avoir fait école ?

Je ne sais pas. Cela fait vingt-deux ans que je fais ce métier, et, aujourd'hui, Malandain, c'est identifié. Mais c'est surtout notre aventure, celle de la compagnie, qui est peu banale. Tout le monde loue notre longévité. Moi je suis toujours aussi inquiet. C'est toujours le prochain spectacle qui compte, je ne veux pas décevoir.

Parlez-nous de votre dernière pièce, « Roméo et Juliette ».

C'est un projet de longue date, avorté plusieurs fois. Pour la musique, j'ai choisi le livret de Berlioz, qui n'est pas narratif comme celui de Prokofiev. La partition est excessive, très saint-sulpicienne, et sonne un peu comme un Requiem. Pour la chorégraphie, cela a été tout naturellement. Côté scénographie et décor, c'est très sobre. Peut-être pour aller contre l'idée qu'une telle production coûte forcément une fortune. Sur scène, il y a des caisses en aluminium, celles que nous utilisons dans les tournées. Et les vêtements, ce sont de simples fripes. Sans vouloir forcément faire de la politique, c'est une façon de s'inscrire dans l'époque, qui connaît la crise, et de privilégier le mouvement et l'émotion. Une manière de dire que parfois le talent suffit. Qu'il n'y a pas besoin de plus.

Vous marquez le coup pour ces 20 ans ?

Oui et non. C'est presque une édition comme les autres, pour ce qui est de la programmation. Nous proposons toujours de belles choses, et cette année reste une année de découverte, avec notamment la venue de Trisha Brown (NDLR : le dimanche 19 septembre, en clôture du festival), qui, malgré tout, n'est pas forcément connue du grand public. Il y a vraiment de quoi se réjouir.

Festival Le Temps d'aimer du 10 au 19 septembre à Biarritz (64). Notamment, vendredi 10, à 21 h 30, sur la plage du Port-Vieux, le CCN-Ballet de Lorraine avec « Tragic/Love ». Samedi 11 à 21 heures, à la Gare du Midi, le Malandain Ballet Biarritz, avec « Roméo et Juliette ». Dimanche 12 à 21 heures au théâtre du Casino municipal, Kader Belarbi, avec « Entre d'eux », duo écrit par Mats Ek. Renseignements au 05 59 22 20 21 ou sur www.letempsdaimer.com.

« Tout le monde loue notre longévité. Moi, je suis toujours aussi inquiet. C'est toujours le prochain spectacle qui compte »

[LEG_NF_GRAS-Blanc]Thierry Malandain.  photo CONNy BEYREUTHIER []

Dokumentuaren akzioak