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Une étoile solaire

Egilea
Olivier Bonnefon
Komunikabidea
Sud-Ouest
Mota
Albistea
Data
2011/10/29
Lotura
Sud-Ouest

Marie-Agnès Gillot tente de déguster des rougets à la plancha en terrasse, face au jardin public. Mais la pluie automnale finit par la chasser à l'intérieur du restaurant. Tant pis pour le bol d'air ! Voilà deux jours que l'étoile et tout le corps de ballet de l'Opéra de Paris se sont installés à Biarritz, pour une série de représentations exceptionnelles qui s'achèvent ce soir. Ils n'étaient en effet pas venus depuis 1997. Pour leur seul déplacement de l'année en province, les étoiles filles et garçons ont été logées au Palais. Mais les journées se passent d'abord à la Gare du Midi.

Sans maquillage, accompagnée de Goldie, charmant yorkshire qui s'est pelotonné contre elle, Marie-Agnès Gillot est, en cet instant, presque une jeune femme comme les autres. Elle a replié son mètre soixante-treize sur la banquette rouge, ses « jambes de sauterelle et ses bras de singe », comme elle s'amuse à dire.

Déçue par « Black Swan »

« Les gens sont surpris par ma simplicité, mon côté nature. Ils s'attendent apparemment à autre chose d'une étoile », glisse l'intéressée avant de siroter une gorgée de soda.

Il y a quelques instants, dans le grand studio de la Gare du Midi, Marie-Agnès Gillot répétait encore, sous le regard attentif de son maître de ballet. « Quand elle s'est mise à danser, j'ai eu des frissons. C'est incroyable, son magnétisme, ce qu'elle dégage quand elle bouge », confie Thibault Taniou, ex-danseur de Thierry Malandain et figurant sur « Le Boléro » de Béjart. « On me demande souvent si ma vie est difficile à cause du travail continuel, de la discipline que cela exige. Mais il est impossible de vivre comme une contrainte ce qui est une passion depuis toujours. Pour moi, la souffrance, ce serait de ne pas danser. » Marie-Agnès Gillot, qui entend transmettre son art plus tard, aime bien manger, boire de temps en temps un verre de vin, griller une cigarette. « Je n'ai pas aimé le film "Black Swan". Il véhicule trop de clichés, la danseuse anorexique, le chorégraphe satyre, la rivalité entre danseuses. Rien de vrai. C'est dommage d'avoir gâché une telle matière », soupire l'étoile, très amie avec le chorégraphe Benjamin Millepied et la comédienne Natalie Portman. « J'ai dansé sur une chorégraphie de Benjamin. Et Natalie adore venir à l'Opéra dès qu'elle est à Paris. »

Premiers chaussons à 4 ans

La danseuse a connu une vie extraordinaire depuis qu'elle a enfilé ses premiers chaussons, à l'âge de 4 ans. « Au tout début, je ne rêvais pas d'être étoile. C'est quand j'ai compris que cela me permettrait d'être libre que j'ai eu envie de le devenir. » Une liberté qu'elle savoure aujourd'hui.

Pendant ses jeunes années, Marie-Agnès Gillot venait chaque été au Pays basque en vacances. « C'est ici que j'ai découvert la corrida, que j'ai fait les fêtes de Bayonne. C'est ma Normandie du Sud. De 14 à 18 ans, j'ai suivi chaque mois d'août les stages Gillet-Lipszyc. C'était extraordinaire. Les professeurs étaient formidables. J'étais déjà professionnelle. Quand je suis arrivé à l'aéroport, Colette, ma petite mère basque, m'attendait. Une superbe surprise. C'est elle qui m'hébergeait alors. Le stage se déroulait dans le gymnase La Rochefoucauld. J'y allais à pied depuis sa maison près du golf du Phare. »

Depuis, Marie-Agnès Gillot est revenue souvent incognito ou pas à Biarritz. En septembre, elle était au Temps d'aimer, festival dont elle est une grande fan. Elle s'est même amusée à faire la gigabarre un dimanche, juste pour le plaisir. Glaner les petits instants de bonheur, c'est elle, tout craché !

 Plus souvent nature que vamp, la danseuse a des attaches sentimentales avec Biarritz.  photo X. popy

Plus souvent nature que vamp, la danseuse a des attaches sentimentales avec Biarritz. photo X. popy

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