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Un trio mémorable
Salle comble, jeudi soir au Colisée, pour la première de « Je me souviens… Oroitzen naiz ». Une création de Mizel Théret qui réunit Philippe Oyhamburu, 90 ans, Jean Nesprias, 84 ans, et Koldo Zabala, 75 ans (notre édition du 28 septembre). Trois chaises, lumières blanches, costumes sombres, pas de décor. La mise en scène est minimaliste, l'ambiance intimiste. Seuls importent les danseurs enfin réunis par cet art auquel ils ont consacré leur vie. Main dans la main, ils cheminent, réconciliés. Nul besoin de grand discours. Un port de bras tremblant, un demi-plié douloureux, de longs silences… le poids des années se devine. Mais l'envie est toujours là, les corps toujours prêts. Un air entraînant suffit à les revigorer, à raviver la mécanique, à réveiller des souvenirs.
Des souvenirs contés en français, espagnol ou basque. L'émotion est contagieuse. Les gorges se serrent, quand, l'un après l'autre, ces monstres sacrés se couchent vaincus par le temps. L'image est belle. Une fin parfaite. Mais le spectacle se poursuit et les ficelles, tirées jusqu'alors discrètement par le chorégraphe tapi dans l'ombre, deviennent cordes grossières avec verre eucharistique de l'amitié et hommage virtuose aux trois sources vieillissantes d'inspiration… sur fond sonore d'eau qui coule. Dommage. Mais ovation, debout, du public pour ce pas de trois mémorable.

Philippe Oyhamburu, Koldo Zabala et Jean Nesprias. Une vie à danser. Photo Jean-Daniel Chopin
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