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Tout un canton derrière le spectacle Hirubibat

La compagnie Leinua présente un spectacle de danse de haute volée

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2005/04/21

Un "trois deux un" en basque qui ramène aux trois pièces qui composent un seul spectacle, aux trois communes de Mouguerre, Villefranque et Saint-Pierre d’Irube qui, pour la première fois, sont engagées ensemble derrière une association pour animer le canton, à la confrontation de deux sexes qui trouve un équilibre dans la danse, aux trois ambiances de la première pièce, aux deux ambiances de la deuxième, à l’ambiance unique de la troisième, et enfin au "Un" de l’unité et de la cohérence de l’ensemble.Hirubibat, c’est tout simple, comme un voyage de la tradition au souvenir, comme un travail de longue haleine qui a permis de créer un spectacle de haut vol dans le canton.



Chorégraphe et danseur au sein de l’association culturelle Leinua, Roger Goyénèche explique que Hirubibat est d’abord le résultat de l’école de danse basque Leinua ttiki. "Pour atteindre un bon niveau, il faut être patient ou payer des danseurs". En d’autres termes, il a fallu "constituer un vivier", et former des jeunes dès l’âge de 10 ou 12 ans à ce spectacle d’ampleur."Un projet qui touche au lien social" ajoute Roger Goyénèche, en soulignant que la plupart des danseurs et des danseuses sont issus du canton.Il a également fallu chercher des garçons, pour équilibrer les danses et surtout pour respecter les chorégraphies basques qui s’adressent autant aux garçons qu’aux filles, comme au bon vieux temps où les deux genres se mêlaient avec un égal enthousiasme dans les villages.Autant d’efforts qui n’ont de sens "que si le spectacle est présenté dans de bonnes conditions techniques" estime Roger Goyénèche qui entend ainsi valoriser ce long travail. Le mur à gauche de Saint-Pierre d’Irube sera donc équipé d’une scène complète et le spectacle dédié à Monsieur et Madame Daniel Langlois, ardents artisans de l’école de danse Leinua.



Patrimoine basque



Plongeant dans le patrimoine basque, les trois pièces qui seront présentées samedi promettent une balade dans le monde musicale, où la danse illustre les mélodies, dans la tradition souletine des mascarades ou dans une mise en perspective du célèbre Gernika de Picasso. Une quarantaine de danseurs seront mobilisés pour, au total, une centaine de personnes qui ont travaillé autour du spectacle. La première pièce, Gu gira, aussi intitulée "Rhapsodie aléatoire", s’annonce comme "un marmitako", une "pièce populaire où l’on met tout ce que l’on a". La musique y est un fondement que des danses kaléidoscopiques illustrent. Une petite anthologie éphémère de la musique basque populaire qui assume sa condition de "pièce introductive", avec un sentiment d’inachevé qui est aussi la marque d’une évolution possible et d’une ouverture "aux rencontres et aux désirs de demain". Une pièce où les musiciens sont naturellement au centre, selon les habitudes basques et à l’inverse des pratiques théâtrales qui renvoient les instrumentistes aux côtés des scènes ou dans des fosses.



Et puis il y a cette deuxième pièce, Gorriak eta Beltzak, les rouges et les noirs, qui évoque les mascarades souletines. Une chorégraphie qui célèbre la dualité illustrée par des personnages du théâtre carnavalesque aux danses bouffonnes, appelés "noirs", qui s’opposent aux pas rigoureux des rouges.Les noirs, avec les filles qu’ils font entrer dans leur jeu, interpréteront Irri egiteko ixtoria, ("histoire de rire") composée par Philippe Oyhamburu pour les ballets Etorki.Les rouges effectueront ensuite deux danses d’inspiration traditionnelle, Gavota, Godalet dantza. Enfin, Gernika mettra en jeu de question réponse le patrimoine et le patriotisme basque, leurs symboles, en partant de l’exposition internationale de Paris qui à l’été 1937, a permis à Pablo Picasso de dévoiler son tableau à deux pas du stand du IIIe Reich.



Hirubibat

Samedi 23 avril. 21h. mur à gauche de Saint-Pierre d’Irube.

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