Dokumentuaren akzioak
Shua group, ça cartonne
150 personnes ont assisté à la performance du groupe new-yorkais en quête de "spectateurs actifs"
Le public a pourtant vite compris qu’il convenait de les enlever.D’abord timidement, à tour de rôle, chacun y allait de son petit carton, comme un déménagement bien ordonné. Puis la machine s’est emballée dans une violence crescendo à faire voler les cartons, une exaltation de gamin, jusqu’à un genre d’euphorie des barricades où naissent les fraternités. Un ballet emballant, une danse du carton, qui tourne autour d’elle-même et se suffit.A tel point que lorsque des enfants, du haut d’une montagne de cartons, ont découvert les cinq danseurs de Shua Group au fond de la pièce, les déménageurs n’en avaient cure et continuaient à se cartonner au coeur d’un cyclone qui déplaçait sensiblement les emballages vides vers l’extérieur.Quand une nouvelle montagne s’est érigée devant l’atelier, peu de personnes ont compris qu’elle était déjà habitée de danseurs, certains poursuivant leurs efforts frénétiques pour accéder au ciel, d’autres, déjà inquiets, déblayant les cartons pour retrouver traces du Shua group enfoui.Étrange bipède que ce spectateur inassouvi, qui se rappelle post-coïtum qu’il n’a pas eu sa banane, et continue à saliver dans une pièce vide, pendant que les danseurs, emportés à l’extérieur avec les cartons, s’extirpent doucement de cet amas dense.Certains ont cru au défouloir d’avant-spectacle, sans se soucier que cette fois, les danseurs s’appuyaient sur l’énergie frénétique des spectateurs pour exprimer leur rapport à cet environnement frénétique et libérer l’énergie de leurs propres corps.
Dokumentuaren akzioak