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Roméo lâche déjà sa Juliette

Egilea
Séverine Sannom
Komunikabidea
Sud Ouest
Mota
Albistea
Data
2011/05/04
Lotura
Sud Ouest

Sur les affiches du spectacle « Roméo et Juliette », la silhouette de Giuseppe Chiavarro paraît indétrônable. Mais même si sur le papier, le danseur demeure, sur scène, il n'est plus. Après sa retraite de la scène, c'est Olivier Coëffard qui interprète le héros romantique du ballet signé Thierry Malandain. Pour le jeune homme de 21 ans, qui se voit confier son premier grand rôle, pas question de parler d'un « remplacement ». Il prend la suite, c'est tout.

« Dans la troupe, il y a un équilibre entre nous tous. Mais c'est toujours agréable de savoir qu'on nous fait confiance pour un rôle. Ça crée de nouveaux challenges », ajoute-t-il, avec humilité.

Entré à Ballet Biarritz il y a un peu plus d'un an, Olivier Coëffard semble suivre son destin. Sans trop se poser de questions et avec le naturel d'un homme qui regarde les courbes de sa vie avec une grande sérénité. Quand il raconte ses premiers entrechats, par exemple, il dit les avoir faits « sans trop y penser ». « Parce qu'on m'a proposé de prendre des cours et de fil en aiguille, j'en ai fait mon métier », affirme-t-il, modestement.

Une grand-mère danseuse

En creusant un peu, on découvre que sa mère dansait. « Mais je ne l'ai jamais vu en pleine action », s'empresse-t-il de dire, étouffant quelques rires. Sa grand-mère, quant à elle, était danseuse étoile à l'Opéra d'Alger. Des souvenirs dont il est difficile de savoir s'ils sont déterminants tant Olivier Coëffard les masque d'un voile de pudeur.

Toujours est-il qu'il suit, à l'âge de huit ans, des cours de danse classique dans son village natal de Lavelanet, en Midi-Pyrénées. Avec Brigitte Subias, il apprend les bases et bien plus car son enseignante le pousse rapidement aux portes du conservatoire. À onze ans, il se retrouve à Avignon. Lui-même avoue qu'il était « très jeune » pour suivre un rythme de cours très soutenu. « On va en cours le matin à 8 heures et après, c'est le conservatoire jusque tard le soir », décrit le danseur, en se rattrapant aussitôt : « Mais je voulais le faire ».

Sa famille le soutient beaucoup. Ses parents et grands-parents viennent le visiter tous les week-ends. « Après, en grandissant, on se prend en main et les choses se font naturellement », acquiesce-t-il devant ce chemin qu'il pressent tracé pour lui.

Il s'envolera à Berlin

Après le conservatoire, ses premières tournées s'enchaînent dans la foulée. À dix-sept ans, il rejoint la compagnie junior d'Europa Danse, dirigée par Jean-Albert Cartier. Après une tournée de six mois, il intègre, pendant deux ans, la Dantzaz Konpainia, sous l'égide d'Adriana Pous, basée à Saint-Sébastien, se rapprochant alors de nos contrées. De ces expériences scéniques, Olivier Coëffard apprend à donner le maximum de lui-même.

Même s'il ne le dit pas en ces termes, ce dépassement de soi l'a très certainement fait remarquer dans le milieu. Lorsqu'il évoque ses auditions pour intégrer le Malandain Ballet Biarritz, son adage favori « être là au bon endroit au bon moment » refait surface. Même s'il concède que le fait qu'on l'ait déjà vu danser ait sans doute joué dans son intégration. « Mais une audition, ça reste toujours très aléatoire, analyse-t-il. On est tous bons et on a tous les moyens d'être là. Après, il faut correspondre aux besoins du chorégraphe sur le moment, en terme de technicité et de physique. C'est ça qui détermine l'embauche », déclare-t-il, très cérébral.

Après une tournée avec « Magifique », Olivier Coëffard passe sa vie entre Paris, Biarritz et les différentes villes dues à ses déplacements. Heureux d'être intégré à la « famille » formée par les danseurs du Malandain Ballet Biarritz, le jeune homme ne tire aucun plan sur la comète quant à son avenir. La tête pourtant pleine de rêves qu'il n'avoue qu'à demi-mot, il ne déroge pas à cette règle clé qu'il a faite sienne : « Je vais où le vent me mène ».

Et le vent a tourné puisque le jeune danseur vient d'annoncer qu'il quittera bientôt Thierry Malandain pour une compagnie allemande, basée à Berlin. Lors de la tournée estivale, il garde son premier rôle, mais uniquement jusque fin juillet. Pour la suite des dates, on ne sait pas encore qui sera le prochain Roméo. Alors, au détour d'une affiche, on se prend à rêver au retour du grand Giuseppe…

 Son arrivée au Malandain Ballet Biarritz reste un de ses meilleurs souvenirs de jeune danseur.    photo olivier houeix

Son arrivée au Malandain Ballet Biarritz reste un de ses meilleurs souvenirs de jeune danseur. photo olivier houeix

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