Roméo et Juliette en crise

Thierry Malandain et le Ballet Biarritz sont ce soir à Arcachon avec un « Roméo et Juliette » dépouillé et lumineux.

Charles Jude à Bordeaux a opté pour la partition de Prokoviev, Thierry Malandain lui préfère celle de Berlioz, moins connue, qui résonne comme un hommage à Shakespeare et Beethoven. Ce projet, Malandain le portait depuis des années ; il a avorté plusieurs fois. Mais cette année fut la bonne. Présenté en avant-première lors du festival le Temps d'aimer à Biarritz en septembre dernier, elle offre une vision contemporaine de ce couple idéal, idéalisé et malheureux. Une scénographie très sobre, où les neuf couples qui interprètent Roméo et Juliette évoluent dans un environnement de caisses en aluminium, autant de bagages posés sur le quai d'un port, comme sur le départ. Le chorégraphe voulait développer l'idée d'une création simple, allant contre l'idée qu'une grosse production coûte forcément chère. Un peu dans l'air du temps, avec des vêtements qui sont de simples fripes. L'amour est en crise en pleine période de crise.

Silvia Magalhaes et Giuseppe Chiavaro forment un couple magnifique, qui sur cette partition extrêment romantique apporte une vraie envie de vivre, une vraie joie. Paradis pour tous et danse roborative pour les spectateurs.

« Roméo et Juliette », par le Ballet Biarritz, ce soir à 20 h45 au Théâtre Olympia d'Arcachon. 12 à 26 euros. Renseignements au 05 57 52 97 75.