Quatre pas de petits rats

Claude Iruretagoyena prévient : « Attention aux spectacles d’enfants qui permettent aux adultes de rêver ! » « Ixtorio Mixtorio » est de ceux-là. Créé il y a quinze ans, il est le spectacle fondateur de la compagnie Maritzuli. Compagnie, dirigée par Claude Iruretagoyena et hébergée aujourd’hui à Ballet Biarritz, et qui a la double particularité d’associer le patrimoine culturel basque au monde de la danse contemporaine, et de n’accueillir que des enfants de 5 à 16 ans.

« La danse traditionnelle basque a un patrimoine de pas très riche, explique le chorégraphe. Mais à bien y regarder, on s’aperçoit que seuls quatre sont vraiment utilisés. À eux quatre, ils englobent 75 % du répertoire de la danse basque. » Claude Iruretagoyena travaille avec les enfants sur la base de ces quatre pas fondamentaux, tout en s’attachant à leur enseigner la rigueur du geste, le sens du rythme, la maîtrise du corps et de l’espace. « Je veux que les enfants soient perçus comme des artistes à part entière, clame-t-il. Je leur donne une méthode d’apprentissage pour que lorsqu’ils quittent la compagnie, à 16 ans, ils soient des danseurs aboutis. Alors ils pourront aborder un répertoire plus technique. »

En quinze ans, Maritzuli Konpainia a monté douze créations. « Ixtorio Mitxorio » fut la première et a été remontée il y a un an. Le spectacle est aujourd’hui transfrontalier car aux enfants de Maritzuli, se joignent ceux des ensembles Eraiki d’Irun et Xinkako de Bidart. Sur scène, ce ne sont pas moins de 90 jeunes qui dansent sur les trois thèmes de la culture basque ayant inspiré le spectacle : le jeu, le carnaval et la mythologie. « Il s’agit de donner la vision qu’ont les enfants de ces trois thématiques, précise le chorégraphe. Ils ont d’ailleurs été impliqués dans le processus de création via des ateliers. »

Dans la partie « l’enfant et le jeu », les danseurs prennent l’espace, le partagent, se le disputent. C’est là qu’ils conçoivent leur monde avec ses codes, ses règles et ses farces. La rue devient rêve pour que la vie soit un jeu… Dans « l’enfant et le carnaval », on rit, on pleure, on transgresse. Où est le rêve, où est la réalité ? Le masque devient rideau pour que la vie soit spectacle… Enfin, dans « l’enfant et la mythologie », on entre dans un monde extraordinaire fait de croyances.

Pour ce spectacle d’une heure et demie, plus de 200 costumes ont été créés. Au spectateur de se laisser entraîner et emporter dans la ronde.

« Ixtorio Mixtorio », représentation samedi prochain à 20 h 30, au Kirolak mur à gauche à Bidart. Tarifs sur place : 10 euros, gratuit pour les moins de 12 ans.

« Ixtorio Mixtorio », spectacle écrit par Claude et Jon Iruretagoyena, emprunte trois thèmes de la culture basque : le jeu, le carnaval et la mythologie. (photo dr)