Orok-Bat, "Tous Unis" en basque, a vu le jour le 25 juillet 1960. À l'origine de sa création, Martin Carricart, Antoine Miadonnet et Charles Duruty, mais toute première troupe de danses basques traditionnelles appelée Malik Dantza à Saint-Pierre-et-Miquelon remonte à 1931. Composée d'hommes uniquement, Orok-Bat reprend les danses des " petits bâtons" tout comme le fait aussi la troupe.
Après avoir rencontré des difficultés en termes d'effectifs au début des années 70, l'association peine à maintenir son dynamisme. Il faudra attendre 1977 pour que l'association connaisse un nouvel élan avec les présidents de l'époque, Alain Borotra et Roger Girardin. La venue de deux chorégraphes, un an plus tard, permet la création de nouvelles danses, une quinzaine. Une section féminine voit aussi le jour.
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Outre les danses des bâtons traditionnels, il y a Ezpata Dantza, San Mikelon, Otsagabia. Selon les recherches menées par Sonia Borotra, membre de l'association, "ces nouveautés amènent la troupe à inaugurer leur spectacle lors d'une tournée en Nouvelle-Écosse et plus précisément au musée Graham Bell de Baddeck et au Keltic Lodge de Ingonish. Par la suite elle sera invitée à plusieurs reprises à se produire au Canada".
Parmi les déplacements les plus marquants, il y a la tournée en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick à l'occasion du jumelage des Îles Saint-Pierre-et-Miquelon avec la ville de Shédiac en 1981 mais aussi au Québec en 1984 pour les festivités du 450e anniversaire voyage de Jacques Cartier en Nouvelle-France (1534-1984).
Histoire de raviver quelques souvenirs ou de faire découvrir la tournée d'Orok-Bat au Québec, voici un petit retour vers le passé en 1981.
Dans les années 80, l'association compte 65 membres
Elle est composée de membres actifs, de dirigeants, de musiciens et de danseurs âgés de 12 à 20 ans. Des passionnés de la culture basque qui se produisent dans de nombreuses fêtes populaires comme le 14 juillet, la fête Jacques Cartier, la fête des touristes.
Mai 1981 aura été marqué par la venue de douze chanteurs de la chorale municipale de Bayonne Gostuan. Des matchs de pala, la messe dominicale et des interventions au lycée pour y présenter la musique basque et ses instruments.
Des spectacles sont aussi proposés aux visiteurs dans le préau de l'école du Feu rouge, les mercredis soir ou lors d'escales de paquebots ou de voiliers. Nathalie Briand, très investie au sien de l'association Orok-bat se souvient de cette période révolue en précisant que "cela ne se fait plus" ou du moins très rarement. "En juin 2024, nous avons fait un spectacle au centre culturel et sportif, histoire de danser en dehors de la fête basque".
Sonia Borotra évoque dans ses recherches sur l'histoire d'Orok-Bat "la venue de Biarritz, du groupe Oldarra en 1985".
À la présidence de l'association, des femmes passionnées par les traditions basques
En 1984 une nouvelle présidente œuvre au sein de l'association. Marguerite Janil forme avec Alain Borotra un tandem soudé mais en 1994, elle cède le flambeau à Carole Koscielski jusqu'en 1997.
La période sera marquée par quelques évènements dont un stage sur Saint-Pierre. De nouvelles danses font leur apparition. Ce stage va d'ailleurs amener trois danseuses et deux responsables à se déplacer au Pays basque, créant ainsi de nouveaux liens avec par exemple la fédération de danses basques et de plusieurs associations culturelles. D'autres déplacements sur Plaisance, Burin, Miquelon sont aussi organisés.
L'année 1997 est aussi ponctuée par le renouvellement des costumes et d'un tout nouveau logo crée par Patrick Boudreau mais en 1998 l'association rencontre des difficultés. L'activité est interrompue. Quatre ans plus tard, Philippe Cambray prend la présidence et relance "les petits bâtons" à l'occasion de la fête basque.
Un bicentenaire pour redynamiser Orok-Bat
Corinne Menant sa présidente créée un spectacle dans el cadre des 200 ans du rattachement définitif de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France. La venue d'un danseur de San Sebastian attire de jeunes danseuses et danseurs. La troupe prend aussi part à l'expédition Ternua 2017.
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Un évènement qui permet à l'association de retrouver une belle dynamique puisqu'elle se produit pour le 14 juillet, la fête basque ou lors de la venue de paquebots.
Puis Corine Menant cède sa place à Nathalie Briand. La Saint-Pierraise qui est à la tête de l'association depuis 2022 "a débuté en tant que danseuse en 1982. J’avais 16 ans. Et puis à l'époque, il n'y avait pas d'autres associations de danse dans l'archipel".
Orok-Bat elle connaît donc très bien. Une association composée de nos jours essentiellement de femmes et de seulement de quelques hommes contrairement aux années 30 et 60. Ils sont une vingtaine.
Parmi eux, Romain Le Guen depuis deux ans. Pour lui : "c'est un moyen pour moi de me plonger dans les traditions de Saint-Pierre et Miquelon. Comprendre un morceau de vie de l'époque et de comment on s'amusait avant toute la technologie".
J'adore participer à garder vivante cette tradition unique, connu par de moins en moins de personnes, ça me rend fier. c'est aussi un super moyen de se dépenser et de rire. La danse demande de la concentration et un peu de cardio mais ça reste surtout du plaisir et des rencontres.
Romain Le Guen, membre d'Orok-Bat
"On n’arrive pas à recréer une section enfant"
Malgré les efforts d'Orok-Bat de réintégrer les enfants, il est difficile de les motiver sur le long terme et cela reste un véritable défi.
Après une tentative qui ne donnera pas de suite en 1962, une section enfant est de nouveau proposée pour les huit ans et plus et un stage leur est proposé en 2019. Mais la crise Covid-19 met un frein aux projets de l'association.
En juin 2024, j'ai fait des interventions dans les écoles. On a fait venir une femme d'origine basque qui vit à Montréal et ce pendant deux semaines. Les enfants étaient emballés.
Nathalie Briand, la présidente de l'association
Des projets pour faire perdurer la tradition basque
Les responsables d'Orok-Bat sont motivés. Un stage de danses basques et des cours de coutures pour la confection de costumes sont organisés et animés par Pierre Latasa Goya du groupe Begiraleak de Saint-Jean-de-Luz. Puis en août 2023, Orok-Bat fait venir 20 danseurs et musiciens du groupe Begiraleak dans le cadre du 40e anniversaire de la fête basque à Saint-Pierre-et-Miquelon.
En juin 2024, un spectacle de danses en trois parties, présenté au centre culturel et sportif, rencontre un vif succès.
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L'autre projet d'envergure est prévu en septembre prochain. Les membres et les danseuses et danseurs présents depuis ces dix dernières années se déplacent au Pays basque.
Le 8 septembre, ils participeront à la journée de la diaspora en Biscaye à Markina-Xemein. Les 2 et 4 septembre, des entraînements sont prévus à Saint-Jean-de- Luz, un stage animé par l'association Begiraleak, l'un des plus anciens groupes culturels du Pays basque Nord. Puis, le 9 septembre les membres de Orok bat se rendront à Ustaritz à l'institut culturel basque.
On part 15 jours pour fêter les 65 ans de l'association. On est bon un noyau d'une dizaine de personnes puis quelques-unes qui se sont rajoutée. Ce voyage c'est aussi pour les remercier.
Des danseurs qui se retrouvent les mercredis au Feu Rouge, établissement scolaire mis à la disposition du Centre communal d'actions sociales de la mairie de Saint-Pierre.
Orok-Bat se produira le 12 août prochain pour la traditionnelle fête basque sur la cancha place Richard Briand ainsi que le 15 août.
Des spectacles qui évoluent et qui ravis le public local et les visiteurs et ce depuis 65 ans.
