Les Mascarades s'invitent à Argia

Il a rappelé que carnaval commençait le jour de l'an dans tout l'Occident pour se terminer le jour des Cendres. Une exception toutefois : l'Allemagne, où il commence le 11e jour du 11e mois à 11 heures. « Le lendemain des Cendres c'est carême et quarante jours après c'est Pâques », a précisé Jean-Michel devant des élèves se mettant d'un coup à calculer pour vérifier ses propos !

Lorsqu'il a commencé à parler de la lune et de Pâques, les élèves pensaient que l'orateur partait dans un hors sujet. Que nenni ! Puisque Pâques correspond au premier dimanche de pleine lune après l'équinoxe de printemps et que c'est Pâques qui situe le carnaval : plus Pâques tombe tard, plus le carnaval dure longtemps. Cette année, Pâques tombant le 21 avril, nous avons donc un des plus longs carnavals. En Soule, les « mascarades » sont des moments que l'on vit intensément.

Même si la passion s'est quelque peu « apaisée » depuis quelques décennies : « Entre les deux-guerres, on a connu entre trois et quatre mascarades, aujourd'hui il n'y en a plus qu'une en Soule », regrette Jean-Michel. Les mascarades ont connu un véritable tournant culturel en 1977 : « il y a eu un avant 1977 et un après », insiste-t-il.

Et de partir dans des souvenirs qui fleurent bon la nostalgie : « Autrefois Tardets recevait tous les participants le jeudi gras et Mauléon les recevait le dernier dimanche de carnaval ».

Les personnages n'ont pas beaucoup évolué, à l'image de la cantinière qui a fait son apparition en 1880 et qui est toujours une des « figures » des mascarades. En revanche la distribution des rôles a connu un véritable bouleversement : avant 1977 tous les rôles, y compris les féminins, étaient tenus par des hommes, depuis les « comédiens » sont mixtes.

Durant toute son intervention, on a senti l'homme passionné, difficile de dire qui de lui ou des élèves prenaient le plus de plaisir. Agrémentant d'anecdotes et de passages chantés son intervention, il a atteint avec bonheur et talent son objectif consistant à informer les élèves d'Argia pour « cadrer » les Mascarades dans le temps, lui qui regrette le laisser-aller actuel.

Vint ensuite le moment des questions préparées par les élèves, auxquelles il a répondu avec sourire, avant de conclure en interprétant un air de mascarade aux sons d'un ttun ttun et d'une txülüla qui lui a valu une salve d'applaudissements.

Les élèves d'Argia n'en ont pas fini avec ces festivités puisque ce mardi 8 mars, ils se rendent au carnaval de Lantz en Navarre avant d'assister à une mascarade à Licq le dimanche 13 mars. En outre, ils peuvent admirer tous les jours au sein du collège une superbe exposition de photographies sur ce thème.