Les kaskarot sont de retour

Un air de carnaval réchauffe l’hiver. Aux mois de janvier et de février, les kaskarot se rendent dans les fermes et les maisons des quartiers des villages du Labourd, pour danser, chanter et manger. Les plus précoces, les Beskoiztar, ont commencé à l'Épiphanie. Tous les week-ends, jusqu’au dimanche 11 février, le groupe de danse Oinak Arin de Briscous arpentera les quartiers du village, de maison en maison.

Les kaskarot sont les personnages principaux du carnaval Labourdin. Ils portent des chapeaux ou des couronnes ornés de fleurs, un ruban de couleur sur un costume blanc et des clochettes suspendues aux mollets. Ils font la quête accompagnés, parfois, par Hartza, le personnage de l’ours chargé d'annoncer la fin de l’hiver.

Ustaritz, Saint-Jean-de-Luz, Cambon, Itxassou et Biriatou

Les kaskarot d’Ustaritz sortiront les week-ends du 27 janvier à Bayonne, le 3 février dans le quartier Arruntz et le 4 dans celui d'Hérauritz à Ustaritz. Le dimanche 11 février, le groupe de danse Izartxo défilera dans le centre-ville. Ce même jour les kaskarot de Saint-Jean-de-Luz du groupe Begiraleak danseront dans les rues luziennes comme ceux de Jeikadi à Cambo. Ces derniers danseront aussi le dimanche suivant.

Les kaskarot d’Itxassou ne manqueront pas le rendez-vous. Ils feront la quête dans les quartiers le week-end du 27 janvier et du 3 février avec le groupe de danse Ataize. Biriatou répondra présent le 24 février.

Deux types de Kaskarot

À Ciboure, Urrugne et Saint-Jean-de-Luz, les kaskarot ne sont pas uniquement ces personnages du Carnaval. Il semblerait que ce nom désigne une communauté installée vers le XVIIe siècle sur la côte basque. À Ciboure, les Kaskarot représentent les femmes qui vendaient du poisson sur les quais des ports. Elles portent un panier sur la tête. Dans un article publié en basque dans NAIZ, l’historien Joseba Aurkerenea pose la question du rapport entre les deux types de kaskarot, laissant comprendre qu’ils auraient la même origine.

Cette population installée sur la côte basque se serait, au fil du temps, confondue, avec la population locale. Il cite l’historien Joseph Nogaret et l’anthropologue Thierry Truffaut. Un autre historien local, Kepa Arburua Olaizola, place l’origine des kaskarot dans le peuple cathare.

De nombreux historiens se sont penché sur la question, sans pour autant trancher ni sur l'origine ni sur l'étymologie du mot. Quoi qu’il en soit, comme le dit Joseba Aurkerenea, les kaskarot font partie intégrante de la culture populaire labourdine.