Les feux embrasent Saint-Jean

Fête Patronale

Pour ceux qui ont égaré l'Évangile, rappelons que l'Église fête la nativité de Jean-le-Baptiste, aussi bien en Orient qu'en Occident le 24 juin, au moment du solstice d'été. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d'été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et les feux cérémoniels.

Saint-Jean-de-Luz ne fait pas d'entorse à l'hagiographie de son saint patron, organisant ses fêtes chaque année depuis la nuit des temps autour du troisième week-end de juin, et des feux qui illuminent la cité le samedi soir. L'association Begiraleak, chantre des traditions, a tenu cette année à marquer un peu plus les fêtes du sceau de leur origine. « La Saint-Jean est fêtée la veille au soir, c'est-à-dire le 23 juin, en sautant les feux pour conjurer les mauvais sorts », explique Xabi Soubelet, président de Begiraleak.

Trois fois dans la rue Garat

C'est pourquoi, une soirée s'ajoute cette année au programme des fêtes avec une animation que le Luzien espère pérenniser sur le long terme. « Toute la population est invitée à venir sauter ces feux dans la rue Garat aux sons du txistu, nos danseurs vont interpréter le "zortziko de San Juan", une danse traditionnelle de la veille de la Saint-Jean. On a choisi la rue Garat parce qu'il fallait une rue descendante, et que l'association Karrika Bizia, sur place, a bien voulu prendre en charge une partie de l'organisation », ajoute Xabi Soubelet.

Après le spectacle du feu le samedi soir auquel participe aussi Begiraleak, ce rendez-vous permet à tous d'être acteurs de la fête, collant à l'esprit et à la volonté des organisateurs de faire participer de plus en plus les Luziens (et les autres) aux animations proposées. « Chaque maison allume un feu devant la porte, avec une petite caissette sans danger fournie par les pompiers, les gens descendent la rue et sautent les feux trois fois en suivant selon la tradition, comme cela existe notamment en Navarre et en Guipuzcoa. On a un objectif pédagogique, cela n'a jamais existé à Saint-Jean-de-Luz », signale le président de Begiraleak.

Une corde de plus à l'arc de l'association qui va rythmer les fêtes luziennes dès ce soir par le pasa calle jusqu'à la clôture, tout feu, tout flamme, de mardi.

Jusque-là, les temps forts de Begiraleak se situent le samedi et le dimanche matin. Avec toujours cette même démarche de faire participer les gens. « Samedi matin, nous faisons le kantu konpartsu dès 11 h 30, on distribue les paroles de chant à tout le monde, et on fait le tour de la ville jusqu'à 14 h 30. On chante partout, on danse, et on fait danser », prévient Xabi Soubelet. Il suffit de suivre les danseurs pour ne rien manquer de la fête. À 13 h 30, ils seront devant le Brouillarta pour Larrain Dantza, avant le repas de l'association place Foch.

De l'église à la place

« Le soir, on participe aux danses autour du feu sur le parvis de l'église, ainsi qu'au feu civil sur la place Louis-XIV. Avant, il y aura les mutxikos avec nos jeunes danseurs. On veut faire danser les personnes de tous âges », assure le président de Begiraleak.

Dimanche, le marathon continue avec le rendez-vous à l'église pour la messe et l'Ezpata Dantza et bien sûr l'aurresku à la sortie sur le parvis à partir de midi. Suivi d'un hommage à Bettelu, « notre maître de danse qui a tout relancé. »

Une pause, et le Donibane Kantuz enchaîne à 17 h 30 sur la place Louis-XIV avec Txarraga Kuxkuxtu. Begiraleak (330 membres) constitue en quelque sorte le fil rouge de ces fêtes de la Saint-Jean, qui espère pouvoir ajouter des bertsus à la panoplie des fêtes l'année prochaine.

Spectacle de Begiraleak autour des feux. (photo bertrand lapègue)