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Les danses basques innovent en puisant dans leur histoire

La compagnie Maritzuli présente demain un spectacle en deux temps et trois mouvements

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2004/10/23

Claude Iruretagoyena, et la Compagnie Maritzuli ont ainsi concocté un spectacle en "deux temps, et trois mouvements". Quarante danseuses et danseurs, 150 costumes des XVIe et XIXe siècles et une "revisite" de la danse traditionnelle, par la mise en scène et la chorégraphie. Un spectacle qui annonce l’histoire de la danse en Pays Basque, à moins qu’il ne s’agisse de l’histoire d’un spectacle pour la danse en Pays Basque.



Côté cour, il y a d’abord ces unions simples et raffinées entre la danse "Paysanne" et la danse de Cour qui se sont mutuellement influencées. Vestiges de ces métissages, on trouve la célébration au XVIe siècle de la fête Eguski Jaia en Biscaye. On trouve aussi la Pamperruque, célèbre danse bayonnaise du XVIIIe siècle.



Tradition populaire



Côté jardin, il y a les reflets d’unions à la fois savantes et élaborées qui font la renommée et l’orgueil de la tradition populairebasque. Témoins de cette rencontre entre des maîtres à danser et des échanges entre maîtres qualifiés qui ont enseigné dans les régiments "la danse par principe" tout au long du XIXe siècle, on retrouve les danses traditionnelles de Soule et de Basse Navarre. Voilà pour les deux parties distinctes d’un spectacle qui promet d’illustrer ces deux aspects historiques, avec toujours le regard contemporain de Claude Iruretagoyena.



Entre l’art populaire basque et les usages "côté cour", il est bon de rappeler qu’en 1661, un certain Louis XIV, aussi appelé "le roi qui danse, créa avec Lully, bien avant l’académie des lettres, la fameuse académie royale de danse. Cette institution, missionnée pour recenser, normaliser et créer un répertoire chorégraphique unique, a fait appel à des maîtres de danse venus d’horizons divers parmi lesquels les danseurs basques figurèrent nombreux et en bonne place. C’est ainsi que naquit le ballet pré-classique, duquel nous conservons comme témoignage notable "pas de basque" et "saut basque". L’art populaire contribue ainsi à l’enrichissement et à la définition des futurs canons du langage de la danse. Et puis, lors des fêtes que Bayonne organise pour des réceptions de personnalités politiques ou militaires, le corps de ville y fait exécuter une danse aux allures princières, spécialement créée pour ces occasions et inspirée de ce qui se fait à la cour, la Pamperruque. Un genre de retour des danses de la cour vers les danses populaires.



Tradition française en Soule



Mais "côté jardin", on sait aussi garder des danses singulières, propres à une province, notamment en Soule. On y développe une danse singulière, propre, avec une technique particulière, maigrement représentée dans les provinces voisines. Des danses qui vont jusqu’à mettre en ¦uvre des unités de mouvement très différentes de celles qui entrent dans la composition des sauts basques.



Un certain Charles Bordes faisait remarquer au tout début du XXe siècle que ces danses semblaient prendre racines dans les traditions françaises de la danse de théâtre des XVIIe et XVIIIe siècles. Selon lui, cette tradition s’est ensuite transportée dans les écoles de danses de régiment comme il en existait autrefois pour "s’echouer au village dans les lointaines vallées du Pays Basque." Tout au long du XIXe siècle, on enseignait dans les régiments la "danse par principe", aux recrues qui le désiraient.Mieux, on en encourageait la pratique comme propre "à fortifier la constitution, développer l’adresse et l’agilité".Le contenu et la forme de cet enseignement militaire remontent à ce début de XIXe siècle où la danse civile dont il s’inspire s’aligne plus qu’à tout autre époque sur la théâtrale. Les noms de pas demeurés familiers aux maîtres régimentaires se rencontrent pour la plupart dans les traités de danse du Consulat, de l’Empire et de la restauration. La majeure partie d’entre eux vient en droite ligne du ballet et beaucoup des uns et des autres se retrouvent dans la terminologie des danses souletines.



Mais ces danses étaient difficiles. Les hommes venus de toutes les provinces de France qui s’en instruisaient pendant cinq ou huit ans de service militaire avaient loisir de partager leur art ou d’en instruire leurs pays respectifs.Mais en Pays Basque, la place faite à la danse a sans doute permis l’insertion de modèles totalement inédits.



C’est en quelque sorte cette histoire que raconteront les danseurs de la troupe Maritzuli, demain après midi.Sauf qu’à puiser dans cette histoire, les danses traditionnelles basques s’en trouvent encore enrichies.



Ú Côté courŠ côté jardin



Claude Iruretagoyena et la compagnie Maritzuli. Durée une heure quarante. Demain, dimanche 24 octobre à 17h. Salle culturelle de Louhossoa à 17 heures.

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