Dokumentuaren akzioak
Les danses basques innovent en puisant dans leur histoire
La compagnie Maritzuli présente demain un spectacle en deux temps et trois mouvements
Claude Iruretagoyena, et la Compagnie Maritzuli ont ainsi concocté un spectacle en "deux temps, et trois mouvements". Quarante danseuses et danseurs, 150 costumes des XVIe et XIXe siècles et une "revisite" de la danse traditionnelle, par la mise en scène et la chorégraphie. Un spectacle qui annonce lhistoire de la danse en Pays Basque, à moins quil ne sagisse de lhistoire dun spectacle pour la danse en Pays Basque.
Côté cour, il y a dabord ces unions simples et raffinées entre la danse "Paysanne" et la danse de Cour qui se sont mutuellement influencées. Vestiges de ces métissages, on trouve la célébration au XVIe siècle de la fête Eguski Jaia en Biscaye. On trouve aussi la Pamperruque, célèbre danse bayonnaise du XVIIIe siècle.
Tradition populaire
Côté jardin, il y a les reflets dunions à la fois savantes et élaborées qui font la renommée et lorgueil de la tradition populairebasque. Témoins de cette rencontre entre des maîtres à danser et des échanges entre maîtres qualifiés qui ont enseigné dans les régiments "la danse par principe" tout au long du XIXe siècle, on retrouve les danses traditionnelles de Soule et de Basse Navarre. Voilà pour les deux parties distinctes dun spectacle qui promet dillustrer ces deux aspects historiques, avec toujours le regard contemporain de Claude Iruretagoyena.
Entre lart populaire basque et les usages "côté cour", il est bon de rappeler quen 1661, un certain Louis XIV, aussi appelé "le roi qui danse, créa avec Lully, bien avant lacadémie des lettres, la fameuse académie royale de danse. Cette institution, missionnée pour recenser, normaliser et créer un répertoire chorégraphique unique, a fait appel à des maîtres de danse venus dhorizons divers parmi lesquels les danseurs basques figurèrent nombreux et en bonne place. Cest ainsi que naquit le ballet pré-classique, duquel nous conservons comme témoignage notable "pas de basque" et "saut basque". Lart populaire contribue ainsi à lenrichissement et à la définition des futurs canons du langage de la danse. Et puis, lors des fêtes que Bayonne organise pour des réceptions de personnalités politiques ou militaires, le corps de ville y fait exécuter une danse aux allures princières, spécialement créée pour ces occasions et inspirée de ce qui se fait à la cour, la Pamperruque. Un genre de retour des danses de la cour vers les danses populaires.
Tradition française en Soule
Mais "côté jardin", on sait aussi garder des danses singulières, propres à une province, notamment en Soule. On y développe une danse singulière, propre, avec une technique particulière, maigrement représentée dans les provinces voisines. Des danses qui vont jusquà mettre en ¦uvre des unités de mouvement très différentes de celles qui entrent dans la composition des sauts basques.
Un certain Charles Bordes faisait remarquer au tout début du XXe siècle que ces danses semblaient prendre racines dans les traditions françaises de la danse de théâtre des XVIIe et XVIIIe siècles. Selon lui, cette tradition sest ensuite transportée dans les écoles de danses de régiment comme il en existait autrefois pour "sechouer au village dans les lointaines vallées du Pays Basque." Tout au long du XIXe siècle, on enseignait dans les régiments la "danse par principe", aux recrues qui le désiraient.Mieux, on en encourageait la pratique comme propre "à fortifier la constitution, développer ladresse et lagilité".Le contenu et la forme de cet enseignement militaire remontent à ce début de XIXe siècle où la danse civile dont il sinspire saligne plus quà tout autre époque sur la théâtrale. Les noms de pas demeurés familiers aux maîtres régimentaires se rencontrent pour la plupart dans les traités de danse du Consulat, de lEmpire et de la restauration. La majeure partie dentre eux vient en droite ligne du ballet et beaucoup des uns et des autres se retrouvent dans la terminologie des danses souletines.
Mais ces danses étaient difficiles. Les hommes venus de toutes les provinces de France qui sen instruisaient pendant cinq ou huit ans de service militaire avaient loisir de partager leur art ou den instruire leurs pays respectifs.Mais en Pays Basque, la place faite à la danse a sans doute permis linsertion de modèles totalement inédits.
Cest en quelque sorte cette histoire que raconteront les danseurs de la troupe Maritzuli, demain après midi.Sauf quà puiser dans cette histoire, les danses traditionnelles basques sen trouvent encore enrichies.
Ú Côté cour côté jardin
Claude Iruretagoyena et la compagnie Maritzuli. Durée une heure quarante. Demain, dimanche 24 octobre à 17h. Salle culturelle de Louhossoa à 17 heures.
Dokumentuaren akzioak