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Les ballets cosmopolites de Montréal
Les Ballets Jazz de Montréal présentent ce soir à Biarritz deux chorégraphies signées Azsure Barton et Rodrigo Pederneiras
Dans ce registre, cet ancien danseur des Grands
Ballets Canadiens, tombé dans la marmite à l'âge de 15 ans par la grâce
de la Messe pour un temps présent de Maurice Béjart, parvient bien à se
confondre avec la vocation cosmopolite de Montréal et à faire oublier
l’image déjà éculée de la danse jazz, l’école de Broadway qui prévalait
il y a trente ans lors de la création de la compagnie, "comme un loisir
ou comme l’aérobic aujourd’hui" se souvient-il.Sûr que ce soir, avec la
jeune chorégraphe canadienne Azsure Barton et son prestigieux homologue
brésilien Rodrigo Pederneiras, on est plutôt dans la représentation
souhaitée de "ce qui se fait au Canada et dans le monde", plutôt que
dans les comédies musicales qui faisaient bouger les foules au milieu
des années 70. L’humain chez le danseur
Un processus d’exploration personnel et d’expériences vécues à huis
clos par les interprètes qui tranche avec une vision fermement
préétablie, ce qui fait l’excentricité de la pièce et sa touchante
normalité. Nul doute que beaucoup se retrouveront dans cette série de
portraits où une gestuelle sourde et désarticulée flirte avec les
détails les plus banals du quotidien. Sur un ton mi-lyrique,
mi-désinvolte et à une cadence parfois à couper le souffle, cette
nouvelle ¦uvre intimiste célèbre également la vie à travers sa riche
trame sonore. Celle-ci puise autant aux sources du classicisme (Aria de
Vivaldi) que du répertoire folklorique québécois (Gilles Vigneault),
klezmer, tzigane et yiddish (Les Yeux Noirs). Périple musical
A l’inverse, le style affirmé de Rodrigo Pederneiras tranchera en
seconde partie de soirée avec toutefois les douze mêmes danseurs avec
la maturité et virtuosité chorégraphiques qui caractérisent déjà le
Grupo Corpo, compagnie brésilienne reconnue internationalement. Un
"ballet abstrait" dit Louis Robitaille, "physique, très rythmé et
cardiovasculaire", comme un "besoin viscéral de danser" qui célèbre la
vie, la folie, l’humour, la beauté, la laideur, l’homme et la femme,
dans un tourbillon de danses brésiliennes et de danses classiques.Une
danse conceptuelle presque "mathématique" ose Louis Robitaille, dans sa
recherche de figures géométriques, et que le chorégraphe a sobrement
intitulée Mapa, comme une simple carte.Une danse conceptuelle qui
s’accommode de la musique du groupe Uakti dont la plupart des chansons
appartiennent au disque éponyme, et qui tente de lever le voile sur
"une danse plus intérieure au corps". Pas facile, paraît-il, pour les
danseurs, de s’accommoder de ces partitions "très dansées" puisées dans
la culture brésilienne.Mais l’enjeu n’est-il pas de concentrer dans les
Ballets Jazz de Montréal, l’essence d’une identité mondiale ? Ú Danse
Les Ballets Jazz de Montréal. Vendredi 8 février. 20h30. Gare du Midi.Biarritz Tarifs de 10 à 25 euros.
Ancrée dans le paysage de la danse internationale,
la compagnie Les Ballets Jazz de Montréal continue d'évoluer avec la
vitalité et l'ouverture qui la caractérisent depuis sa fondation en
1972. Grâce à la foi indéfectible de Geneviève Salbaing, cofondatrice
avec Eva Von Gencsy et Eddy Toussaint, une énergie constamment
renouvelée s’est déployée sans relâche à travers le temps. Avec
l'arrivée, en 1998, de Louis Robitaille à la direction artistique, la
physionomie des Ballets Jazz de Montréal "évolue". Louis Robitaille
insuffle et incarne une énergie et une personnalité enracinées dans son
époque, en conservant l’imagination, l’esprit de liberté et
d’innovation qui animent la compagnie depuis ses origines. Danseur à la
virtuosité internationalement reconnue, il met à profit une carrière
riche d'enseignements et de rencontres. En harmonie avec son histoire,
nourrie d’un large éventail de tendances novatrices, la revitalisation
de la compagnie s’affirme au fil des ans. En s’ouvrant aux courants
plus contemporains, les Ballets Jazz de Montréal réactualisent leur
mission artistique, qui, si elle demeure la création, la production et
la diffusion internationale d’¦uvres chorégraphiques ‹empreintes de
l’esprit jadis novateur du modern jazz‹, appuie maintenant les
fondements de sa démarche sur la technique, le vocabulaire, la rigueur
et l’esthétique de la danse classique. Ainsi, fusionnant classique et
contemporain avec d’autres disciplines artistiques comme le théâtre, le
cirque, les arts visuels et les musiques actuelles, le nouveau
répertoire se voit métissé d’émergences.
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