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Les ballets cosmopolites de Montréal

Les Ballets Jazz de Montréal présentent ce soir à Biarritz deux chorégraphies signées Azsure Barton et Rodrigo Pederneiras

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2008/02/08

Dans ce registre, cet ancien danseur des Grands Ballets Canadiens, tombé dans la marmite à l'âge de 15 ans par la grâce de la Messe pour un temps présent de Maurice Béjart, parvient bien à se confondre avec la vocation cosmopolite de Montréal et à faire oublier l’image déjà éculée de la danse jazz, l’école de Broadway qui prévalait il y a trente ans lors de la création de la compagnie, "comme un loisir ou comme l’aérobic aujourd’hui" se souvient-il.Sûr que ce soir, avec la jeune chorégraphe canadienne Azsure Barton et son prestigieux homologue brésilien Rodrigo Pederneiras, on est plutôt dans la représentation souhaitée de "ce qui se fait au Canada et dans le monde", plutôt que dans les comédies musicales qui faisaient bouger les foules au milieu des années 70.

 

L’humain chez le danseur

Dans sa nouvelle création pour les Ballets Jazz de Montréal, Azsure Barton a pris comme défi d’aller à la rencontre de l’être humain chez le danseur. Pour en laisser émerger autant le quotidien et sa banalité que le grotesque et toute sa splendeur. Elle a ainsi créé une ¦uvre intitulée Les Chambres des Jacques, qui signe le "premier bloc" d’un spectacle qui en comptera deux.A 32 ans, cette "chorégraphe remplie de talent" selon Louis Robitaille, a choisi de construire sa pièce sur les personnalités des danseurs, étudiant leurs gestes et jusqu’à leurs mimiques, pour tailler sur-mesure une chorégraphie.L’avantage de prendre le temps avec une compagnie et de pouvoir écrire des phrases musicales en laissant le soin aux danseurs de mettre des mots.

Un processus d’exploration personnel et d’expériences vécues à huis clos par les interprètes qui tranche avec une vision fermement préétablie, ce qui fait l’excentricité de la pièce et sa touchante normalité. Nul doute que beaucoup se retrouveront dans cette série de portraits où une gestuelle sourde et désarticulée flirte avec les détails les plus banals du quotidien. Sur un ton mi-lyrique, mi-désinvolte et à une cadence parfois à couper le souffle, cette nouvelle ¦uvre intimiste célèbre également la vie à travers sa riche trame sonore. Celle-ci puise autant aux sources du classicisme (Aria de Vivaldi) que du répertoire folklorique québécois (Gilles Vigneault), klezmer, tzigane et yiddish (Les Yeux Noirs).

 

Périple musical

Véritable périple musical à travers le riche univers des musiques du monde, la partition rend hommage à l’éclectisme artistique qui fait si bien la marque des Ballets Jazz de Montréal depuis plus de trente ans. Sur des costumes alliant autant le formalisme d’influences espagnoles que la séduction et l’excentricité, les interprètes des Ballets Jazz de Montréal se livrent ici avec une désarmante vulnérabilité. Ils sont les personnages inusités d’une fresque baroque, profonde et merveilleusement universelle.

A l’inverse, le style affirmé de Rodrigo Pederneiras tranchera en seconde partie de soirée avec toutefois les douze mêmes danseurs avec la maturité et virtuosité chorégraphiques qui caractérisent déjà le Grupo Corpo, compagnie brésilienne reconnue internationalement. Un "ballet abstrait" dit Louis Robitaille, "physique, très rythmé et cardiovasculaire", comme un "besoin viscéral de danser" qui célèbre la vie, la folie, l’humour, la beauté, la laideur, l’homme et la femme, dans un tourbillon de danses brésiliennes et de danses classiques.Une danse conceptuelle presque "mathématique" ose Louis Robitaille, dans sa recherche de figures géométriques, et que le chorégraphe a sobrement intitulée Mapa, comme une simple carte.Une danse conceptuelle qui s’accommode de la musique du groupe Uakti dont la plupart des chansons appartiennent au disque éponyme, et qui tente de lever le voile sur "une danse plus intérieure au corps". Pas facile, paraît-il, pour les danseurs, de s’accommoder de ces partitions "très dansées" puisées dans la culture brésilienne.Mais l’enjeu n’est-il pas de concentrer dans les Ballets Jazz de Montréal, l’essence d’une identité mondiale ?

 

Ú Danse

Les Ballets Jazz de Montréal.

Vendredi 8 février. 20h30.

Gare du Midi.Biarritz

Tarifs de 10 à 25 euros.

Les ballets jazz, une histoire innovante
Ancrée dans le paysage de la danse internationale, la compagnie Les Ballets Jazz de Montréal continue d'évoluer avec la vitalité et l'ouverture qui la caractérisent depuis sa fondation en 1972. Grâce à la foi indéfectible de Geneviève Salbaing, cofondatrice avec Eva Von Gencsy et Eddy Toussaint, une énergie constamment renouvelée s’est déployée sans relâche à travers le temps. Avec l'arrivée, en 1998, de Louis Robitaille à la direction artistique, la physionomie des Ballets Jazz de Montréal "évolue". Louis Robitaille insuffle et incarne une énergie et une personnalité enracinées dans son époque, en conservant l’imagination, l’esprit de liberté et d’innovation qui animent la compagnie depuis ses origines. Danseur à la virtuosité internationalement reconnue, il met à profit une carrière riche d'enseignements et de rencontres. En harmonie avec son histoire, nourrie d’un large éventail de tendances novatrices, la revitalisation de la compagnie s’affirme au fil des ans. En s’ouvrant aux courants plus contemporains, les Ballets Jazz de Montréal réactualisent leur mission artistique, qui, si elle demeure la création, la production et la diffusion internationale d’¦uvres chorégraphiques ‹empreintes de l’esprit jadis novateur du modern jazz‹, appuie maintenant les fondements de sa démarche sur la technique, le vocabulaire, la rigueur et l’esthétique de la danse classique. Ainsi, fusionnant classique et contemporain avec d’autres disciplines artistiques comme le théâtre, le cirque, les arts visuels et les musiques actuelles, le nouveau répertoire se voit métissé d’émergences.

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