Le Temps d'Aimer: une danse a vingt ans

«Vingt ans. C'est un signe de jeunesse ou de maturité. C'est surtout l'heure du bilan» affirme Jakes Abeberry amusé. Question bilan, la fidélité des amis de la première heure suffit à tout commentaire. Le vendredi 17 septembre, 20 ans après ses premiers pas à Biarritz, le célèbre chorégraphe hispanique Victor Ullate reviendra à la Gare du Midi. Avec son ballet Samsara, le spectateur voyagera à travers l'Orient rêvé, «nourri de ses tribulations à travers le monde de l'Egypte à la Chine, toute la générosité de sa danse scellée à une technique impeccable».

20 ans : une histoire sentimentale

Pour l'ouverture de cette 20e édition, les trente danseurs du Ballet de Lorraine plongeront les spectateurs du Vieux Port dans une atmosphère sentimentale qui devrait réjouir les amoureux désespérés du monde entier ! Inspiré des textes tirés des Lettres à Juliette, le chorégraphe new yorkais Stephen Petronio ouvrira la voie au Malandain Ballet Biarritz.

Affirmant de nouveau au grand public son amour pour le Temps d'Aimer, le samedi 11 septembre, ce dernier offrira en effet à la cité biarrote la dernière création de Thierry Malandain, Roméo et Juliette. Dans une société dépourvue d'idéalisme, le chorégraphe parvient avec cette dernière création à substituer à la danse macabre une danse du paradis.

Stéphane Guignard, véritable homme de spectacle, sera aussi présent pour ces 20 ans. A l'instar des «Martine à...» le chorégraphe fortement influencé par John Cage livrera John à la plage et Songs, un voyage musical entre l'Orient et l'Occident où John Cage tient le rôle de passeur.

Pas de stars... mais des étoiles

Aux curieux qui s'étonnent de ne pas «voir de grands noms», Thierry Malandain rétorque : «Aujourd'hui les noms ne veulent plus rien dire ! Ils sont créés et défaits par les médias. Mais en 20 ans, le public est devenu mâture. Il connaît notre recherche constante de qualité». Tant pis pour ceux qui cherchaient des «stars» : au Temps d'Aimer, il n'y a que des «étoiles». Parmi les spectacles époustouflants, le mercredi 15 septembre, Afterlight, la chorégraphie de Russel Maliphant, devrait figurer en bonne position. Laissant place au yoga, à la capoeira, à la danse contact, au taî-chi et à la danse classique, il offre ici une danse fluide, douce et élégiaque.

Le Temps scellé de la Compagnie Nacera Beaza s'est aussi singularisé l'an dernier au festival de Montpellier. Présenté comme «l'une des pointures très à la mode», Thierry Malandain se plaît à dire «si vous voulez être branché, c'est le spectacle qu'il faut avoir vu». Citons enfin les venues des compagnies Lionel Loche et KD Danse, sous la houlette de Kirsten Debrocq, tous deux anciens danseurs du Nederlands Dans Theater (NDT1).

L'animalité contenue dans chacun de nous exprimée par la compagnie basque La Intruza Danza, le festival se terminera le dimanche 19 septembre par trois pièces de la grande dame de la danse qu'est l'Américaine Trisha Brown.

«L'art et la culture ne sont pas un luxe. Ils contribuent aux échanges, au vivre ensemble. Ils permettent d'accéder au plaisir, à l'imaginaire, à la connaissance» résume à merveille Thierry Malandin, le Directeur artistique du Ballet de Biarritz.

Mais la culture a parfois un coût qui incite à penser «ça ne vaut pas le coup !». Côtoyant habituellement les 38 euros, les tarifs se sont ajustés à l'événement. A l'occasion des 20 ans de la manifestation, les tarifs maximums ont été fixés à 20 euros ! Ces tarifs d'anniversaire en côtoieront cependant d'autres tarifs tels les tarifs «découverte» fixés quant à eux à 12 euros.

Le tourbillon du Temps d'Aimer rejaillit sur toute la ville. Comme tous les ans, à l'occasion des répétitions publiques des ballets, des scènes ouvertes gratuites auront donc lieu au jardin public et sur l'esplanade du Casino. Des expositions, des cinémas-danse, gigabarres, conférences, installations et conférences sont au programme.