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Le Temps d'Aimer, suite et fin : Si j'étais ou si j'aimais... le hip-hop a pris la parole
Babacar Cissé signe là sa première chorégraphie et prend le pari audacieux de revisiter les concepts freudiens. Le spectacle se mute en étapes, le moi, le surmoi, dans l'écrin de la réalité. Les danseurs portent des masques, et c'est sur une scène avec pour repère un labyrinthe dessiné au sol qu'ils circulent, s'isolent ou se reconnaissent.
D'expression corporelle en figures hip-hop et jeux de miroirs, on suit leurs mutations, leur prise de conscience de la possibilité à s'unifier, échapper au formatage social. La force du hip-hop, ses spasmes, sa souplesse confirme sa capacité à traduire nos questionnements intérieurs, sans être osée totalement. Malgré l'aspect lancinant de la musique et de nombreux allers venus, le spectacle laisse pensif devant une chorégraphie atypique nourrie de symboles. Le moment du salut sera en tout cas marqué par les cris enthousiastes d'un public plutôt jeune.
S'il était d'ailleurs difficile de trouver des adolescents le samedi aux abords du BAB, c'est sans doute que bon nombre d'entre eux s'étaient donné rendez-vous sur le parking de l'Atabal. La battle de hip-hop, avec ses compagnies venues des quatre coins de l'Hexagone, a généré un véritable rassemblement sous une chaleur estivale. Le quartier de la gare s'est transformé en guetto artistique dont le point de rayonnement eut lieu à 18h avec la compagnie Black Blanc Beur. Un ballet urbain aérien, des «pas de deux» où la haute technicité de la breakdance n'enlève rien à la grâce, Si je t'm, est un spectacle qui raconte des histoires sur les rapports homme/femme, souvent encore tabou dans le milieu masculin du hip-hop, ponctué d'unions, de duels, de parades.
L'inspiration de la chorégraphe Christine Coudun semble intarissable, l'écriture mêle réalisme et poésie, humour et intelligence. La pièce émeut, fait sourire, surprend, comme ce passage du Lac des Cygnes version breakdance. La musique classique, le charleston, le jazz, la salsa, le hip-hop, tout y passe et les danseurs s'approprient chaque genre avec force et fluidité en y imposant leurs codes avec évidence. La compagnie, née officiellement en 1984, a contribué à l'évolution du hip-hop en Europe et est une pionnière dans la réflexion sur l'ouverture du vocabulaire hip-hop à d'autres influences. Un genre qui a rempli les salles du festival Le temps d'Aimer, affichant complet. Si je t'm avait été donné la veille au Dantza Hirian de Donosti.
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Voilà comment clore un festival avec force : un coup de talon au sol et les guitares flamencas du compositeur Antonio Rodriguez qui croise l'opéra de Bizet.
C'est une Carmen fatale qui a investi avec toutes ses parures façon Caracoles la Gare du Midi, dimanche soir au Temps d'aimer. Et l'amour, Carmen le connaît, flamboyant de fierté jusqu'à ce que son personnage passionné soit ramené au silence. On la découvre plus maniérée que sauvage dans un spectacle soumis aux codes de l'opéra, où la danse classique épouse la sensualité colérique de quelques zapateados, souvent inaudibles. La chorégraphie de la figure flamenca Aida Gomez (directrice artistique Ballet National d'Espagne) et la mise en scène d'Emilio Sagi se pavanent et offrent quelques tableaux marquants et oniriques : un combat dansé à l'épée, des châles manipulés avec éloquence, les démons de Carmen sous un drap noir, un fond de scène rouge profond.
Les danseurs saluent sous l'ovation du public puis s'avancent un à un pour un petit retour au flamenco originel.
Le meilleur moment, pour ceux attachés à un flamenco plus impulsif, de cette interprétation majestueuse.
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