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Le Temps d’Aimer, offert aux âmes bien nées de Dantzaz
Leurs Sequences a beau être un chantier ouvert, offert à ces tout jeunes danseurs venus du monde entier, regroupées sous l’autorité ferme et souriante d’Adriana Pous Ojeda, sa Directrice artistique, mais le plaisir fut total de les voir évoluer dans tout ce que la danse peut offrir de viscéral : la légèreté, la beauté, et un insurmontable sentiment de bonheur devant la prière, yeux fermés et corps tremblants, que ceux-là avaient récité intérieurement avant de s’engager sur le plateau.
Le lieu choisi pour cette scène ouverte (et gratuite) était l’arrière-plan idéal et rêvé pour leurs esquisses, en deux tableaux distincts : placé devant la mer et la sculpturale œuvre d’Oteiza, le spectacle prit tout d’abord l’orientation d’un jeu des corps, sur fond de musique instrumentale minimaliste, grand exercice casse-gueule pourtant formidablement contourné par des mouvements de groupe dessinant, par une esthétique fragile autant que puissante, un univers que n’aurait pas renié l’Orwell de 1984.
Le deuxième tableau eut Lulli comme accompagnement musical, les danseurs rappelant deux par deux combien ce registre ancien pouvait ramener à un érotisme gracieux, quand leurs corps se découpaient lentement sur un azur serein.
Un jeu de plumes, libérées par les danseuses, pouvait dès lors rajouter au sentiment de plénitude devant la grâce déployée et la technique déjà affirmée de ces tout jeunes interprètes.
Sans doute eûmes-nous la certitude que c’était bien cela que nous attendions d’un spectacle de danse, cette poésie icarienne, et sa capacité à transformer les déséquilibres en un moment de beauté fulgurante.
Les applaudissements nourris purent alors libérer des sourires dans cette compagnie, qui continue année après année à inscrire ses 7 lettres comme l’assurance d’un bonheur à partager, au cœur de cet art vital.
L’anti-thèse de ce mélange de grâce et de technique fut malheureusement apportée dès le lendemain avec le spectacle hors-sujet de la Compagnie Vilcanota rejoint par les musiciens des Blérots de R.A.V.E.L.
En lieu et place d’un spectacle hybride mêlant avec intelligence rock’n’roll et évolutions dansées, on assista sans doute ce dimanche soir à ce qui se fait de plus triste dans le genre : des danseurs privés d’expression, asservis à la confection de tableaux vivants censés éveiller en nous une fascination esthétique (mais n’est pas Découfflé qui veut).
Ici, l’essentiel du spectacle proposé fut lié à la capacité des danseurs et des musiciens à évoluer ensemble autour d’une batterie de cymbales en mouvement. Lente ou rapide, cette évolution en rond ne nous a pas amené bien loin, la sortie de la salle devant être mise à profit, sourcils froncés, pour savoir ce qu’un tel spectacle à ce point non-dansé pouvait bien faire dans le programme de cette année.
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