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Le silence de Galvan

Egilea
Benjamin Ferret
Komunikabidea
Sud-Ouest
Tokia
Biarritz
Mota
Albistea
Data
2011/09/15
Lotura
Sud-Ouest

Au milieu du bruit, les silences. Ceux qu'Israel Galvan parvient à instiller au milieu de milliers de zapateos de « El final de este estado de cosas », son spectacle présenté mardi soir sur la scène de la Gare du Midi. Des pauses comme autant d'invitations à la réflexion ; contraste tranchant avec la profusion sonore scénarisée par l'artiste dans son interprétation de l'« Apocalypse selon Saint-Jean ».

Un souvenir de son enfance, quand ses parents lui lisaient des passages de la Bible. Comme celui de ses mêmes parents qui, la nuit venue, servaient leur passion au milieu des tablaos flamencos de Séville et d'ailleurs. Après avoir écouté, regardé, assimilé et digéré, Galvan a depuis ses débuts décidé de tracer son propre chemin.

Malmenant les codes de l'Arte pour mieux leur rendre hommage, le danseur s'amuse avec eux. Majestueux sur son fil d'équilibriste, l'Andalou tangue de part et d'autre des époques. Traitant la danse flamenca avec une insolence d'amour, c'est dans le rapport à l'histoire de son art qu'il explose. Oui, un orchestre de jazz et un groupe de heavy metal peuvent prendre des tonalités flamencas. Une table, aussi, à l'image de celle que Galvan, travestit en catin de Babylone, caresse de ses doigts.

Tout est flamenco ; et le flamenco est art, semble dire Galvan. Alors, comme tout art, le flamenco peut évoluer. S'inspirer du monde et des temps qui l'entourent pour continuer d'exprimer dans ses danses et ses chants la joie et la peine. Les aficionados y sont-ils prêts, c'est une autre question.

Bientôt le chaos

Pieds nus, dans un carré de sable, l'homme apaisé cède sa place au chaos. Interprété sur l'écran par l'une de ses anciennes élèves, Yalda Younes, la Libanaise marque ses pas au son des bombes israéliennes tombées sur sa terre.

Lancé dans son exorcisme, Galvan invite alors ses fantômes pour oublier sa peur. Une renaissance quotidienne, quitte à y laisser une partie de son âme. Preuve que le flamenco est bien mortel, comme l'époustouflant visuel où Galvan termine ses derniers pas dans un cercueil.

Dans une scénographie visuelle incroyable, la grâce se mêle à la distorsion sous la maîtrise du Sévillan. La chorégraphie, elle, offre un véritable vivier pour les créateurs, des plus puristes aux plus modernes. Ainsi, ce sol mobile sur lequel Israël Galvan converse avec la terre au son d'une pata digne d'un tremblement de terre.

 Israël Galvan a remué le public.  photo stéphane bellocq

Israël Galvan a remué le public. Photo Stéphane Bellocq

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