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Le festival Xiru au pied du mur de pelote

Pour sa quinzième édition, le festival Xiru propose de mêler pelote et parole dans un même spectacle intitulé Pilotar(h)itza

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2005/03/10

Pour alimenter ce feu, il faut du bois dont on fait les grands arbres et des hommes qui s’en font les hérauts. Beñat Achiary et Mixel Etxekopar créent cette étincelle en présentant le seizième festival Xiru, en faisant reluire la terre de Soule, les racines basques, le tronc commun et les branches de la création jusqu’aux étoiles de la poésie, de l’universel et de la rencontre. Pour le reste, il suffit de "souffler sur les braises" indique Beñat Achiary, qui espère pouvoir "renverser la tendance" d’une Soule qui se vide en lançant "des contre-offensives de qualité".



Après avoir interrogé la forêt, la pierre et la langue, après avoir décliné sans détours, l’an passé, la question "Pourquoi vivre en Soule?" le festival Xiru s’attaque cette année à la musicalité d’une pelote qui claque sur un mur, à la danse du joueur de Cesta Punta et au jeu, aussi futile que nécessaire. Les 18, 19 et 20 mars, entre Larrau et Gotein Libarrenx, créations musicales, théâtrales, plastiques, pyrotechniques, dansées, conférences et animations se succéderont sur le thème du jeu. Jeu de mots, jeu de pelote, jeu de scènes, jeu de main et jeu de vilains, sont au menu d’un festival qui sert la création de spectacles et la mise en jeu d’acteurs locaux, amateurs ou artistes professionnels du Pays Basque et d’ailleurs.



Indispensable et inutile



"Existe-t-il quelque chose, dans notre Pays Basque, comme partout au fond, qui soit comme le jeu, aussi indispensable qu’inutile ?" interroge Mixel Etxekopar. "Il ne sert à apparemment rien et pourtant jour et nuit nous sommes après lui. Où est là-dedans le beau, où se cache l’humanité ? Pourquoi jouer dans un monde rempli de heurs et malheurs ? Et si là se cachait la clé de la vie, la rosée du matin qui repousse la mort?" Autant de questions que le joueur de Xirula et organisateur du festival sème aux quatre vents pour que s’y engouffre le souffle chaud de la création, des musiques d’hier et d’aujourd’hui, de la comédie, du rire et de la parole à la pelote.



Car la grande création de l’année se nomme Pilotar(h)itza et propose de mêler pelote et parole dans un même spectacle. Une création qui a bénéficié d’une résidence d’artiste à Mauléon."Beaucoup d’efforts" selon Mixel Etxekopar qui rappelle au passage les difficultés d’une "zone rurale". Mais le résultat est là qui démontre encore la vitalité de du mélange d’histoires personnelles et artistiques, d’amitiés et de créations.Pilotar(h)itza s’articule autour de Michel Iturria, joueur de pelote de Mauléon, ancien professionnel de Cesta Punta sur les Jai Alai des États-Unis. Il transmet aujourd’hui l’amour de la pelote aux jeunes de Soule et le geste, celui qui lui confère cette grâce unique sur les Cancha. On est déjà sur les plates-bandes de la poésie.



Des pieds et des mains



Deux Bertsulari interviendront pour faire le lien entre pelote et langue basque.D’abord, Xabier Euskitze, qui baigne déjà dans le monde de la pelote puisqu’il commente les parties sur Euskal telebista.Il fera bien entendu des pieds et des mains de cette rencontre. Pour lui répondre, avec ce sens de la poésie versifiée qui rebondit comme une pelote, de façon imprévisible, Xabier Amuriza sera de la partie. Il a déjà été consacré à plusieurs reprises meilleur Bertsulari du Pays Basque.Une parole qui claque et qu’on se renvoie. Un geste qui est orchestré par le chorégraphe et danseur basque Mizel Theret. Un spectacle "appelé à circuler où la pelote à du sens" résume Beñat Achiary. Un "contact des éléments" auxquels participeront également Mixel Etxekopar et sa flûte préhistorique, Jean-Christian Irigoyen, mieux connu sous le nom de Galtxetaburu, qui transportera son accordéon de Gamarthe et la musique de sa Basse-Navarre, Pierre Thibaud, Gascon de Gironde et percussionniste qui frappe les tambours de Gascogne et Pierre Vissler, Souletin de Montory qui, pour le spectacle, a enregistré des sons liés à ce monde de la pelote qu’il utilisera en direct. "C’est beau et jubilatoire" conclut Benãt Achiary.



Au hasard du programme, on trouvera aussi Punpa Sare kantore, les entretiens de Xiru sur le thème "jeu, musique et langue basque" ou le parcours artistique Ütürzabala et ses ¦uvres plastiques, sa sculpture monumentale, les arbrassons.



A Libarrenx, dans le parc aménagé en bord du gave, il s’agira comme l’an passé d’ériger une exposition temporaire et d’y installer une ¦uvre destinée à habiter le lieu, de laisser une trace durable.Une façon de "remettre un arbre debout" lance Mixel Etxekopar.D’autant que l’artiste choisit cette année, José le Piez, tente de "mettre en évidence les dynamiques internes de l’arbre" dans des sculptures de bois monumentales.



Ütürzabala est le toponyme de ce site qui donne son nom à ce parc et à cette nouvelle dynamique qui se poursuit pour la seconde fois. Dans ce parc, les vieux chênes tombent à mesure que la Soule se dépeuple. Ces vieux arbres qu’aiment tant Mixel Etxekopar et Beñat Achiary, avec leurs racines profondes et la cime déjà dans les étoiles. Tout un symbole que d’en créer un, vigoureux, monumental et triomphant.

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