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Le Festival Hartzaro sublime les arts de rue

Egilea
Guillaume Dufau
Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2009/02/11

À Ustaritz, la tradition carnavalesque des Kaskarots se perpétue depuis plus de trois siècles, pratiquement sans interruption. Le cortège traditionnel se compose d'un porte-drapeau, de danseurs (Kaskarotak), de Besta Gorri qui avancent visages masqués et qui assurent la quête, des Ponpierrak et Kotilun Gorri, également masqués et qui portent une jupe sur le pantalon et une ceinture garnie de cloches. La partie musicale est assurée par un ensemble de cuivres et d'accordéons, de txirula et de percussions. Le cortège déambule dans les quartiers pour y effectuer une quête dans chaque maison et exécute la danse demandée par les habitants : makil dantza (danse des bâtons), aker dantza (danse des animaux), xinple, marmutx ou fandango. Le dimanche qui précède le mardi gras, les enfants de l'école de danse rejoignent leurs aînés à la sortie de la messe, pour une transmission dans les règles de ce patrimoine du carnaval.

Tradition et modernité

Depuis 1985, le carnaval d'Ustaritz, qui n'a jamais vraiment cessé, a ranimé les liens avec son passé et innové dans beaucoup de domaines, notamment grâce à la participation de chorégraphes comme Mizel Theret, Anne-Marie Reynaud, des acteurs du Petit Théâtre de Pain et de musiciens confirmés comme Pascal Gaigne, Beñat Achiary, Pierre Vissler, ou encore de jeunes compositeurs comme Rémy Gachis. Hatzaro est devenu l'un des moments forts de la vie du village et réunit pendant huit jours des centaines de participants autour des danseurs, musiciens, acteurs, percussionnistes, personnages traditionnels ou créés du carnaval.

Au fil des années, le Hartzaro Festibala s'est imposé comme un laboratoire de musiques de rues et de manifestations carnavalesques, avec une interrogation toujours présente sur le sens du rituel et des coutumes populaires.

Son objectif est de perpétuer la tradition à partir de ses besoins vitaux - le mouvement, la création, la confrontation permanente - sous la forme d'une manifestation aux multiples facettes. Du réveil de l'ours (Hartza Iguzki) au «tue-cochon», des plaisirs de la table aux grandes soirées consacrées au chant et à la musique, en passant par des conférences, des expositions, des films et des débats... Hartzaro est un festival de création où s'expriment à la fois la tradition et la modernité d'un des plus beaux carnavals basques. D'année en année, l'action culturelle et artistique prend de l'ampleur, de même que la transmission aux jeunes générations de ce patrimoine basque immatériel qui entend placer les enfants et les jeunes en situation de création.

Huit jours d'animations

C'est donc tout naturellement que Hartzaro a rapproché son calendrier de celui des manifestations carnavalesques «traditionnelles» du village, pour mieux en épouser la réalité culturelle, rituelle et festive... mais aussi pour mieux associer la tradition multiséculaire d'Ustaritz au désir légitime d'innover et au devoir de chaque génération d'apporter sa contribution à la fête.

Hartzaro 2 009 va s'étendre sur huit jours, mêlant spectacles, concerts et animations de rue, conférences et gastronomie, artistes en herbe, amateurs confirmés et professionnels, danses et musiques, théâtre et arts plastiques...

La Fanfare tzigane Vagabontu sera l'invitée d'honneur du festival. Réunis autour d'un trompettiste de la communauté Rom de Marseille, Ghitsa Iorga, sept cuivres et un percussionniste, tous débarqués de Moldavie roumaine, joueront «Mascarade», une création sur les masques dans le carnaval tzigane en Roumanie.

Un programme ambitieux

Le programme du festival est pléthorique, et plusieurs spectacles de grande qualité seront proposés au public. Citons la Misa Criolla en l'église St Vincent (vendredi 13 à 21h), la soirée hommage au chanteur disparu Mikel Laboa (vendredi 20, salle Latxa à 20 h 30) et le spectacle de la compagnie Anaigazteak sur le thème du carnaval labourdin et de la sorcellerie (samedi 21 à 21h à Kiroleta). Le même soir sera présentée la dernière création de la troupe Izartxo «Andrearen Uzta», sur la place de la femme dans la transmission de la danse en Pays Basque, interprétée par plus de 60 danseurs et musiciens.

En clôture, le 24 février, les festivaliers assisteront au traditionnel procès de Zanpantzar du Mardi Gras avec la déambulation de plus de 300 artistes du fronton Hiribehere au fronton du bourg.

Ancré dans le territoire

Toute création chorégraphique ou musicale d'Hartzaro entend questionner la tradition au regard du contexte contemporain. Elle s'intègre ainsi au patrimoine carnavalesque basque par une réflexion profonde et systématique entre les transmetteurs du festival, les jeunes artistes contemporains et les chercheurs ethnologues spécialistes du carnaval.

Mais la réussite de ce festival tient aussi et surtout à son ancrage culturel dans le territoire. Initié et porté par l'association Errobiko Kaskarotak, relayée progressivement par d'autres associations culturelles comme Ur Begi et par les écoles des communes d'Halsou, Jatxou, Larressore, le festival fédère les acteurs locaux et les artistes du Pays Basque et d'ailleurs. Il y a lieu de s'en féliciter.

Programme complet sur

www.herrisoinu.com

www.kaskarot.com

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