Du 12 au 18 juillet, le festival comptera 11 groupes d’enfants et innove avec la compagnie Maritzuli en Œpré-ouverture’

Sans doute la suite logique au concert que le chanteur français a donné il y a peu à Espelette pour l’intégration des enfants handicapés dans les ikastola. Aujourd’hui, Claude Iruretagoyena se souvient que l’idée de ce festival, imaginée autour du groupe de danse Jeikadi de Cambo, était de "créer un espace ouvert au monde".Un espace d’échange entre le Pays Basque et le reste du monde, en somme, lorsqu’il s’agissait simultanément de faire connaître notre culture et de montrer des groupes de haut niveau que Claude Iruretagoyena avait l’occasion de croiser dans des festivals internationaux.

Mais pour le chorégraphe de Maritzuli, il s’agissait également de "se battre pour que les enfants soient considérés comme des artistes à part entière", en marge des "fêtes d’écoles".Dans le jargon, il appelle cela des "professionnels-enfants".

Enfants dans le monde

Si le terme peut-être connoté, la réponse du festival était alors justement d’évoquer les conditions des enfants dans le monde.Dans ce registre, les festivaliers se souviennent peut-être des groupes qui n’ont pu venir faute de visas ou de cette compagnie africaine uniquement composée d’orphelins et qui avait ému.Contre les maux des enfants du monde, on exhortera cette année la mythologie basque en rappelant que Gauargi y est un génie bienfaiteur, qui apporte quiétude et tranquillité.

Nul doute que ce sentiment dominera dans les rues de Cambo, aujourd’hui pour le premier défilé, et ensuite à Hasparren, Béguios, Saint-Jean-Pied-de-Port et surtout Espelette, fief du festival.Au total, ce sont onze troupes d’enfants qui se produiront pendant sept jours. Le groupe Mindia de Géorgie, le Sama Ballet du Sri Lanka, Barvinochock d’Ukraine, Shkolnie Gody de Kamtchatka, les enfants d’Anseong de Corée du Sud et d’Abrasevic de Serbie seront présents à Espelette pendant neuf jours.Los Maipucitos du Chili se joindront à la fête pendant deux jours seulement.Et quatre groupes basques se succéderont au fil des jours, dont Ezpela, les enfants d’Espelette, Arrola de Saint-Etienne-de-Baigorry, Eraiki d’Irun et Lagunekin de Bardos.Tous les groupes participeront demain soir à la soirée d’ouverture, selon l’habitude prise à Gauargi.Mais l’honneur de parader dans les rues en guise d’ouverture reviendra aux enfants de la ville d’Anseong de Corée du Sud et d’Abrasevic de Serbie.Le premier groupe, fondé il y a seulement trois ans, est composé principalement de jeunes filles de 10 à 17 ans, et présente des danses traditionnelles coréennes, danses d’éventail, de tambour, le "Taepyeongmu", la danse qui s’exécutait à la cour royale, ainsi que quelques créations qui trouvent leur source dans la danse Pungmul.Le groupe d’enfants serbes en revanche représente, en plus des traditions dansées de Serbie et du Monténégro, le plus ancien groupe de danse traditionnelle d’enfants des Balkans.Le centre culturel Abrasevic a été fondé en 1913 à Belgrade et la troupe d’enfants constitue l’une de ses dix sections. Le ton est donné pour un festival haut en couleur.

Kutx ala Pil pour innover dans Gauargi
Pour fêter le 10e anniversaire du festival, les organisateurs de Gauargi ont voulu innover et présenter un spectacle de danse basque, ce soir en guise de pré-ouverture, avec des adultes cette fois. Créé à Biarritz pour le festival Le Temps d’aimer la danse, Kutx ala Pil est conçu à partir d’un répertoire de danses souletines collecté avec patience par Bruno Delavigne et Jon Iruretagoyena. Ce "Pile ou face’ constitue le fond technique d’un travail associé au monde de la danse classique et contemporaine. Par le métissage des genres, c’est la qualité du geste, la beauté et la force dans les pas qui sont recherchées. Esthétisme, émotion, humour et technicité se mettent alors au service d’une comédie dramatique dansée.