Dokumentuaren akzioak
Le festival Bi Harriz Lau Xori : entre rencontres et expressions artistiques
Un concert inversé
Le festival, en plusieurs temps, se clôture traditionnellement par le concert, “le point d’orgue” de l’événement. Cette 19e édition vient casser les habitudes pour démarrer le 15 mars avec “une proposition forte”. “L’idée voulant réunir un artiste du Pays Basque avec un groupe aux sonorités du monde”. C’est Aguxtin qui assurera donc la première partie de Interzone Extended. Alors que le jeune heletar sort un premier EP de six titres ce 14 mars, aux tonalités “folk rock”, Interzone Extended se présente comme un “pont sonore jeté par-dessus les frontières et les langues”. Interzone est née de la rencontre des deux artistes Khaled Aljaramani et Serge Teyssot-Gay, ancien Noir Désir. Une formation désormais “extended” et qui va au-delà de la rencontre créative de la guitare électrique et du oud (instrument à corde traditionnel du Moyen-Orient) avec trois musiciens, dans une idée de rencontre. Partis pour une “mini-tournée” de sept dates, ils font escale à Bi Harriz Lau Xori. L’occasion de présenter leur second album, Waiting for spring, “qui compose une nouvelle cartographie imaginaire, d’où la patrie lointaine entrevue à travers le brouillard de la mémoire”. “De par le contexte actuel en Syrie, la situation d’exilé politique de Khaled Aljaramani, cet album est plus sombre par essence” ajoute François Maton, directeur de l’Atabal, structure hôte du concert de Bi Harriz Lau Xori pour la seconde année consécutive.
Les enfants aussi
La création dans tous ses états, c’est aussi du théâtre, à l’image du spectacle pour enfants de la troupe des Chimères Otso!, d’après la trilogie d’Amaia Hennebutte-Millard (voir JPB du 22/02/13). Quatre séances scolaires prévues pour pas moins de 500 élèves du territoire. Hervé Estébétéguy, metteur en scène de la pièce, rappelle les enjeux de l’adaptation : “Otso! se base sur la figure du loup, ici déclinée. Nous nous interrogeons sur les peurs enfantines, le loup se fait le miroir de nos propres craintes”.
Du théâtre pour les adultes également, avec Publikoari Gorroto de Huts Teatro. L’habitué du festival Ander Lipus revient avec sa dernière pièce, mise en scène par Manex Fuchs (JPB du 06/12/12). Une réflexion sur la place de l’acteur, adaptée de l’œuvre de Xabier Mendiguren, écrite en 1985, et autour du concept du “théâtre de la cruauté” développée par Antonin Artaud au début du XXe siècle.
La création dansée
Et parce que la danse se veut le “dada” de Biarritz Culture, la toute jeune compagnie Anakrusa propose une création, donnée en première à l’occasion de Bi Harriz Lau Xori. Tempus, -I, ce sont les deux danseurs Eneko Gil et Noemi Viana etle dramaturge Iñigo Ortega Martinez. Tous trois s’accordent avec la même envie de décloisonner les disciplines artistiques, de créer un langage commun entre le son, la danse, le mouvement. Une pièce qui conte les affres d’un écrivain face à sa machine à écrire. Toutefois, “il n’y a pas d’histoire narrative, c’est plutôt un voyage émotionnel” précise Eneko Gil. Autant de créations mixtes pour cette nouvelle édition, et qui trouvent leur point commun dans cette même envie de déstructurer les schémas traditionnels, d’aller au-delà, dans un perpétuel questionnement autour de la culture basque.
Dokumentuaren akzioak