Le dernier entrechat

Il était le meilleur

Jacques Larrondo apprit la danse avec son voisin Bettan Currutchet. Puis avec Petti Aguerre Oskigil, un autre moniteur du village. Très vite, il sera le meilleur, celui qui pourra endosser le costume prestigieux du zamalzain. Un habit qu'il fera briller partout en Soule, notamment lors de ces mascarades d'Ordiarp de 1949 dont il reste très peu de survivants. À l'âge adulte, la vie professionnelle éloigne Jacques Larrondo de la Soule mais pas de la danse.

Lorsque son café-restaurant l'Eden Bar, avenue Mermoz à Pau, lui en laisse le temps, il réunit des amis d'Aussurucq, tous aussi brillants danseurs que lui (Jakes Errege, Beñat Ahantxet, Jakes Abehea, Mixel Eppherre), et revêt son costume de zamalzain à l'âge de 41 ans. L'épopée des cinq danseurs dure six ans.

En 1988, lorsque son village natal Ordiarp crée la pastorale « Agosti Xaho » écrite par Jean-Michel Bedaxagar, il endosse pour la dernière fois son costume fétiche, à l'âge de 62 ans ! Mais la transmission de son savoir a toujours animé Jacques Larrondo. Conscient du déclin de la danse en Soule, il fonde l'association Xiberuko Zohardia le 24 juillet 1972. Les groupes se reforment. L'association les aide à renouveler leurs costumes. L'avenir est assuré.

Il présidera l'association pendant près de 30 ans. Il s'en éloigne en 2001 pour raisons de santé. Hasard du calendrier, ses obsèques auront lieu demain mardi, à 15 heures, en l'église d'Ordiarp. Mardi gras, le dernier jour du carnaval, un joli symbole pour le dernier entrechat de celui qui a tellement aimé la danse souletine !

Jacques Larrondo, au centre, lors des mascarades d'Ordiarp de 1949. archives Musée Basque. Collection Thierry Truffaut