Dokumentuaren akzioak
"Le danseur cherche dans l'acteur comment jouer et réciproquement "
Combien êtes-vous dans la compagnie ?
A l'état de projet, nous étions 92. En tant que compagnie, nous sommes 98 personnes dont quelques acteurs cela dépend de la création.
Que cherchez-vous à exprimer par la danse?
Le plus signifiant est mon envie de renouveler quelque chose, trouver quelque chose de nouveau par rapport à moi-même. Même si ce que je fais a déjà existé de par le monde, je le cherche au fond de moi. C'est une démarche plus personnelle qu'autre chose. Pour cela, chaque travail est différent. Je cherche avec Avshalom Pollack un nouveau style, de nouvelles interprétations.
Des comparaisons de vos créations avec l'oeuvre de Tim Burton reviennent souvent. Est-ce le fruit du hasard ou une volonté affirmée ? Le connaissez-vous personnellement.
Je ne connais pas Tim Burton personnellement. Cette comparaison a surtout été faite pour le spectacle Oyster (L'huître, Ndlr) créé en 1999 pour son titre qui rappelle le titre du livre de Tim Burton The Melancholy Death of Oyster Boy. Ce n'est pas vraiment une influence, je n'ai pas pensé à cela durant le temps de création qui reste originale. Ce peut être une question d'ambiance que le public retrouvait.
La compagnie est gérée par vous-même et par l'acteur Avshalom Pollak. Les créations sont plutôt de la danse ou du théâtre ?
C'est très difficile à définir du fait qu'il y ait des danseurs et des acteurs. Les danseurs jouent et les acteurs dansent. Danse et comédie se conjuguent. Mais le langage reste la danse. Le texte, c'est le mouvement.
Il vous semble que c'est plus difficile pour un danseur de jouer ou vice versa?
(Zvika Fishzon répond en sa qualité d'acteur) Je ne sais pas, je crois que c'est difficile pour chacun. Par exemple, dans mon cas, je dois faire des choses qui ne sont pas de mon métier. Les danseurs essaient de jouer, ils font eux aussi des choses qui ne sont pas de leur pratique. Ils n'ont pas les clés pour ça, ils n'ont pas étudié la comédie.
(Inbal Pinto poursuit) C'est un processus d'étude et de recherche. Le danseur cherche dans l'acteur comment jouer et réciproquement. C'est surtout une question de laisser-aller. Nous ne devons pas être et rester dans le carcan de nos pratiques. Si on se laisse aller on arrive à l'essentiel. De plus, quelqu'un comme Avshalom qui vient du théâtre ne connaît pas les règles de la danse. Il arrive donc très souvent qu'il ait des idées très intéressantes. Et les danseurs aussi. Chacun amène un regard différent, cette complémentarité crée la richesse.
Lorsque sur Google, on associe les termes «création», «danse» ou «art» au terme «israélo-palestinien», seul le «conflit» ressort. Est-ce que malgré tout dans le domaine de la création artistique, il existe des points de rencontre entre les deux cultures ?
Je connais surtout des expositions d'art plastique qui rassemblent des artistes israéliens et palestiniens. Par rapport à la danse, je n'en connais pas. La danse n'est pas très développée en Palestine. Et puis, il y a des problèmes objectifs au quotidien pour voyager d'Israël à la Palestine. C'est difficile, il faut passer de nombreux barrages. Dans le théâtre ou la musique, il y a eu des projets de travail commun. Beaucoup d'Israéliens créent énormément autour du sujet du conflit.
Dans ce sens, est-ce que les artistes danseurs, comédiens, musiciens pourraient servir d'exemple en montrant qu'ils peuvent travailler ensemble ?
Ce serait magnifique mais il y a beaucoup de difficultés à surmonter avant de pouvoir arriver à cela.
(Zvika Fishzon prend la parole) Pendant les années 1990, j'ai participé à des projets au théâtre dans lesquels participaient des Israéliens et des Palestiniens. Et cela se passait bien. On avait fait Roméo et Juliette.
(Inbal reprend) A Anvers, un projet d'opéra autour de Samson et Dalila dans lequel participent les créateurs, metteur en scène et chorégraphe des deux peuples.
Dokumentuaren akzioak