Le danseur au bercail

Fabien Thomé, le danseur de flamenco le plus français de Madrid retrouve sa ville

« J'ai toujours voulu danser, depuis que je suis petit. Mes parents disent qu'enfant, je ne marchais pas, je faisais des pas de danse. Mais je ne sais pas quelle est la part de vérité dans cette histoire-là », s'amuse Fabien.

Vers l'âge de 15 ans, il prend définitivement conscience de la voie qui l'attend, et ne commet dès lors aucun faux pas. Il se présente au très fermé Conservatoire de danse de Madrid, pour intégrer la section de danse espagnole. « En 60 ans, j'étais le seul étranger à s'être présenté. Ils m'ont fait passer une pré-audition, pour voir si je valais la peine de passer la vraie audition », se souvient Thomé en souriant, plusieurs années plus tard, diplômé de l'école prestigieuse.

Rêves de chorégraphe

« Aujourd'hui j'ai fait beaucoup de chemin, je n'aurais jamais espéré avoir une telle carrière. Le second grand rêve maintenant, serait de monter ma propre compagnie, en Espagne ».

Fabien Thomé, qui a côtoyé Lola Greco ou Joaquin Cortés, est depuis cinq ans le premier danseur de la compagnie de Rafael Amargo. Autre projet de l'hispanophile, se tourner vers une fusion entre flamenco contemporain et théâtre. « Je monte des ateliers avec ma soeur, qui a un théâtre à Saint-Sébastien. On a créé une association, Danzateatro, à partir de laquelle on aimerait présenter des créations. Le festival Le Temps d'aimer à Biarritz, pourrait par exemple être un support intéressant. » Fabien nourrit en effet des rêves de chorégraphe, et a déjà monté un spectacle pour le Festival andalou, présenté à Saint-Jean-de-Luz il y a quelques années.

Stage reporté

Fabien Thomé revenait initialement dans la cité luzienne pour dispenser un stage à partir d'hier. Les cours seront finalement reportés, face au manque d'inscrits. « Ce genre d'initiatives, c'est toujours la loterie, avoue Thomé sans détours. Ça n'empêche pas que j'ai toujours autant de plaisir à revenir dans la région. »

Le premier danseur Fabien Thomé sur les bords de sa ville natale, Saint-Jean-de-Luz. (photo olivia dehez)