Le blizzard israélien souffle sur Biarritz...

Avec Inbal Pinto et Avshalom Pollack, jeunes danseuses et metteur en scène israéliens, la danse s'enrichit de l'art du burlesque, du mime, du travestissement du costume, de l'ivresse de la musique. D'ailleurs, où sont les frontières ?

Les deux comédiens et neuf danseurs sont excellents. Sur la scène, trois maisonnettes en bois les abritent, les aspirent, les rejettent tour à tour. Le vent souffle, la neige est épaisse et aérienne sous les assauts des danseurs. Shaker compose avec les éléments qui parfois entravent nos vies.

Une fée enrubannée ouvre le spectacle et nous invite à pénétrer dans ce petit village islandais, théâtre de joutes dansées

Une succession de scénettes capte l'attention : festives et enjouées sur les musiques folks suédoises, graves et profondes sur la musique de Chopin. Petite Fleur de Sydney Beccket sublime le solo de la danseuse Talia Beck. Peu à peu, les visages des danseurs s'effacent sous le costume transparent et opaque qui recouvre tout sauf la chevelure des femmes. On retiendra le superbe trio où le «danseur marionnettiste» maîtrise deux femmes par leur chevelure suggérant la manipulation et l'interdépendance des protagonistes.

Shaker est parfois inégal. La danse trop souvent reptilienne, mais Shaker ne perd jamais son charme. Le spectacle plaît au plus grand nombre, peut être partagé en famille et inciter le spectateur à s'aventurer vers des terres chorégraphiques plus denses et émotionnelles.