La tradition réinventée

Le dernier spectacle de Juan Antonio Urbeltz est présenté à Bayonne.

Un nouveau modèle

Axuri Beltza, mais aussi Eaurtako Neska Dantza sont les deux noms d'une danse reconstituée, il y a quarante ans, par Juan Antonio Urbeltz et Maria Angeles Arrregi à partir des musiques et costumes traditionnels de la vallée de Salazar, en Navarre. Depuis ce jour, « la danse de filles de Jaurrieta » est devenue l'une des plus importantes pièces du répertoire féminin des groupes de danse. Elle est à l'origine d'un nouveau modèle, d'une nouvelle façon de traiter et d'étudier la danse traditionnelle.

« Axuri Beltza », créé à l'occasion de ce quarantième anniversaire, propose des extraits de quelques-uns des spectacles créés par Juan Antonio Urbeltz : « Irradaka » « Zortziko », « Kondharian », et « Pas de basque ». S'y ajoute la dernière création d'Urbeltz, un essai chorégraphique intitulé « Apostoluen Soka Dantza » ou encore « Aurresku des apôtres d'Oteiza ». Il s'agit d'un hommage au célèbre sculpteur dont on célébrait, en 2008, le centenaire. « Axuri Beltza » constitue une synthèse et un reflet de la danse traditionnelle basque.

Membre du conseil d'administration de l'Institut de danse basque, le danseur et chorégraphe Claude Iruretagoyena a salué, lors de la présentation à la presse de ce spectacle, l'apport de Juan Antonio Urbeltz, qu'il ne peut dissocier de son épouse : « Il a révolutionné notre vision de la danse basque, en s'attachant aux symboles qu'elle véhicule. »

Juan Antonio Urbeltz, élégant septuagénaire, a été encore plus précis. « La danse basque s'intègre dans deux cadres que sont la culture basque et la culture européenne. Elle s'appuie sur la technologie, qui se développe à l'infini, et le système de croyance, que nous appelons aujourd'hui le folklore. »

Sa chorégraphie vise, dit-il, à « montrer aux jeunes la possibilité de renouveler sans cesse la danse à travers le monde métaphorique », et de « jouer sur la relation dialectique entre les pas de danse appris et la réinterprétation qu'on peut en faire ».

(1) Billets en vente à la librairie Elkar et au théâtre de Bayonne. tarifs : 18€, 15 €, et 10 € pour les moins de 12 ans.

Juan Antonio Urbeltz (à gauche) au siège d'Orai-Bat. PHOTO B. LAPÈGUE