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La tradition pour nourrir linnovation
Le festival Le temps daimer la danse ouvre ce soir avec "la nouvelle alchimie" de la compagnie de Ballet Aterballetto
Cette expression quil a chorégraphié en sinspirant des Noces de Stravinsky. Une vision personnelle quon dit violente, rituelle et design. Avec son accent italien, Mauro Bigonzetti parle dun "apport très italien" du chef-d¦uvre de Stravinsky, dun ballet de noir et de blanc, qui oppose lhomme et la femme dans une bi-polarité conflictuelle. Il y a lamour, bien sûr. Il y a le mariage aussi. Pour louverture ce soir du festival Le temps daimer la danse, le Ballet Aterballetto fera le grand écart entre tradition et modernité et illustrera à lui seul la vitalité de la création dEurope du sud, thème retenu cette année par le nouveau directeur du festival, Filgi Claverie.
Technique néoclassique et approche contemporaine. Tradition, comme celle du mariage dans Noces, ou celles des traditions chantées de Naples ou de Sicile dans Cantata qui sera présenté demain. Elle parle "démotion", de "passion" et "dintention du mouvement". Légère comme une danseuse, Amandine Mano évoque aussi sa "chance" davoir rejoint les ballets Aterballetto. En quelques années, le directeur et chorégraphe Mauro Bigonzetti a fait de lAterballetto, la compagnie contemporaine italienne la plus universellement connue. Elle sera sur scène ce soir avec sans doute une émotion de plus que les 17 autres membres de la compagnie. Lémotion douvrir un festival quelle connaît dabord comme spectatrice assidue.
"Cest quand même chouette de réunir ces deux régions" se réjouit-elle. Bretonne dorigine, elle a suivi ses parents au Pays Basque. Pendant près de deux mois, elle a travaillé avec Pantxika Telleria à Biarritz et la Compagnie Elirale. Mais Amandine "sépanouit" au sein de lAterballetto depuis cinq ans. Un épanouissement qui doit beaucoup, dit-elle, à la liberté qui entoure chaque danseur. A vingt-six ans, Amandine Mano se réjouit que son directeur et chorégraphe soit toujours en quête de "la personnalité et de la créativité de chaque danseur". Une approche qui permet de rester "toujours en recherche de nous même" sourit-elle, en évoquant cette "intention du mouvement" qui consiste, dans ces mots à "chercher lidée avec laquelle on fait un mouvement". Mauro Bigonzetti, lui, parle de lidée. Ce "problème du mariage", ce "contraste" en son sein. Révélé lors de la dernière Biennale de Lyon, le chorégraphe de lAterballetto combine tout son travail sur la tradition, avec une approche résolument contemporaine. Pour lui, la recherche et la tradition sont intimement liées. "Sil ny a pas de tradition, il ny a pas de recherche". Une manière dappréhender les découvertes de ses recherches dans le passé. Mais pas question de parler de "photocopie", prévient-il, juste de produire "une alchimie différente".
Parmi les trois ¦uvres quil présentera, Cantata illustre sans doute le mieux ce propos. Les quatre chanteuses du groupe Assurd transmettent leur énergie aux danseuses, comme si cette musique du sud de lItalie et des vieux quartiers de Naples devenait soudain électrique dans le corps des danseuses. Amour et violence comme thèmes récurrents de Mauro Bigonzetti. Des ingrédients forts sur des thèmes musicaux qui ne le sont pas moins.Stravinsky, quil a aussi adapté dans une autre création, Petrouchka.Mozart, qui lui sert de fil rouge, encore, pour produire une nouvelle alchimie dans sa dernière création à lintitulé explicite de Wam, quil présentera demain à Biarritz pour la première fois.
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