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La méthode Bournonville ou la grâce au naturel

Egilea
Clément Beuselinck-Doussin
Komunikabidea
Sud Ouest
Tokia
Biarritz
Mota
Albistea
Data
2010/07/29

Dans la salle, il fait chaud. Le professeur comme les élèves suent à grosses gouttes. Bienvenue à la formation Bournonville, et « non pas un stage usine comme les autres », souligne Monik Elgueta, directrice artistique du conservatoire. La méthode Bournonville, « c'est une tradition qui ne s'est jamais interrompue », explique Éric Viudes, même si elle date du XIXe siècle. Luzien expatrié en Norvège où il enseigne au ballet national d'Oslo, il est aussi le conseiller artistique de l'académie Bournonville à Biarritz aux côtés de Monik Elgueta, sa directrice. Pour la seconde année consécutive, cette formation d'une semaine, unique en France, a pris place au conservatoire Maurice-Ravel.

Triés sur le volet, une cinquantaine de danseurs pré-professionnels et professionnels ont quitté les planchers des meilleurs ballets européens pour parfaire leur style et leur technique grâce à la méthode Bournonville.

Le phrasé musical

« Les danseurs contemporains, de jazz, ou même de folk ont besoin de la base classique et de ses techniques », entonnent les parents de l'académie Bournonville à Biarritz. L'harmonie entre le corps et la musique est à la base de cette méthode. Une méthode où la grâce naturelle trouve ses origines dans des sauts répétés, des déplacements rapides et un jeu de bas de jambes digne du « tricotage », vulgarise la jeune Noëllie Coutisson, 18 ans, en 5e année du junior ballet de Paris. C'est ce qu'on peut traduire par le phrasé musical.

Contemporain de Jules Perrot, de l'opéra national de Paris, Auguste Bournonville est né à Copenhague en 1805 où son père, également danseur et maître de ballet s'était exilé. De retour au Danemark, après avoir suivi ses classes de danse à Paris, il a succédé à son père. Fortement attaché au style français qui restera la base de toutes les déclinaisons modernes de la danse, il a instauré cet enseignement qui a pris une forte valeur ajoutée pour sa technicité et sa grâce. D'autre part, Bournonville, en révolutionnaire de la danse, a introduit le système des retraites pour les danseurs afin de les rendre plus indépendants, plus égaux et surtout moins sujets à la prostitution institutionnalisée dans le monde de la danse.

Monaco, Espagne, Géorgie…

Auguste Bournonville a « écrit » plus de cinquante ballets. À une époque où la transmission des savoirs ne passait pas par le numérique, l'œuvre de Jules Perrot a périclité. En constante évolution, la danse a subi les influences de ses successeurs et son œuvre n'est aujourd'hui plus interprétée. Le ballet de Copenhague, lui, fut tellement marqué par Bournonville qu'aucun cho régraphe à égal talent n'y prit pied.

Ce talent inégalé et cette application à conserver la tradition ont fait de la méthode Bournonville une référence en la matière pour tous les danseurs. « Depuis une trentaine d'années, toutes les compagnies utilisent la méthode Bournonville », confirme Monik Elgueta.

Silas Henriksen, Norvégien de 25 ans, découvre la ville et son académie pour la première fois. « Cette technique est nécessaire pour la danse d'aujourd'hui. L'accent sur le classique rend plus fort. Même si c'est difficile ! », rigole-t-il tout en sueur. Ses camarades viennent d'Italie, d'Espagne, de Monaco, de Finlande ou même de Géorgie. Ces danseurs, déjà émérites, se feront donc un devoir de transmettre ce savoir à leurs futurs élèves.

 Toute la semaine, Silas Henriksen, à gauche, et ses camarades travaillent intensément.  photo C.B.-D.

Toute la semaine, Silas Henriksen, à gauche, et ses camarades travaillent intensément. photo C.B.-D.

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