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La Mascarade souletine débute "les jours fous"

Depuis Aussurucq, la satyre sociale se répandra en soule jusqu’en avril

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2005/01/29

Entre carnaval et théâtre de rue, la mascarade Souletine imposera son genre jusqu’à la fin du mois d’avril à travers toute la province. Les souletins appellent "Zotal-egünak" ou "jours fous", la période du 26 décembre au 6 janvier. Pour les anciens, il s’agissait de faire coïncider le calendrier lunaire et solaire. Mais les basques ont bâti leur calendrier sur des observations lunaires et l’année lunaire ne compte que 354 jours. Ce décalage de 12 jours sur le calendrier solaire permet de célébrer un grand nombre de rites. La mascarade s’annonce ainsi, comme un grand jeu soumis à une règle librement consentie, ayant pour cadre la jeunesse d’un village et pour protagoniste toute la population d’un autre village. Les personnages de la fête se répartissent en deux mondes qui jouent une partition sur des registres aux antipodes l’un de l’autre, avec d’une part, les danseurs virtuoses, aux costumes flamboyants qui reflètent la grâce personnifiée et l’ordre établi, au prix de long mois de répétitions. Associés à des corporations de métiers "nobles", écuyers, maréchal-ferrant, paysans, et aux notables accompagnés de leur dame, ils forment la mascarade rouge. De l’autre côté, les acteurs sont hirsutes, sales, grossiers, bouffons, parfois violents, bohémiens, kauteak (chaudronniers), xorrotxak (rémouleurs), hongreurs, animent la mascarade noire. Les deux facettes de la société se côtoient l’espace d’une journée sur une même place. C’est aussi l’occasion pour un village de pouvoir défier ses semblables. Tour à tour se mêlent les barricades, des danses, des saynètes, des discours clamés (en euskara). Demain matin, la mascarade débutera par les barricades. Autrefois constituées de véritables obstacles à franchir, elles sont aujourd’hui simulées par des bouteilles à même la route, autour desquelles s’agitent les danseurs. En tête du cortège, les danseurs de la mascarade rouge ouvriront le pas. Sauts, danses, chants lancés à pleins poumons et libations sont au menu de chaque barricade. Jusqu’au soir et la mise à mort de Pitxu, l’apprenti chaudronnier, souffre-douleur victime d’une énième échauffourée.

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