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La jubilation du corps
Superbe spectacle, vendredi soir au Casino municipal. Le groupe Grenade proposait Tonight ! (2005), une libre adaptation de West Side Story. Le choix de la bande-son originale du film (quand il existe dautres versions plus abouties de la partition de Bernstein) est révélateur de la volonté daller au plus proche dune vitalité primordiale. Josette Baïz a pris le parti contemporain dune chorégraphie basée sur le décalage. Non pas un décalage de ton : il est unique, celui dune énergie endiablée. Un décalage spatial et gestuel. Au début, on ne sait où donner de la tête, devant une scène occupée par des dizaines de pas de deux ou de trois, ayant chacun une chorégraphie autonome, pour mieux enchaîner ensuite des danses de groupe (mais jamais à lunisson complet). Les danseurs se réunissent, se séparent, se croisent. Ils chantent, courent, crient, développant une gestuelle à la croisée du hip-hop et du contemporain. Autre décalage, le rapport à la comédie musicale dorigine : tout en respectant un fil narratif qui nous est familier (les Roméo et Juliette modernes, le bal, la rixe, la vengeance), la chorégraphe sarrange pour que les deux bandes rivales soient indistinctes. Les deux héros sont même interprétés par des danseurs différents selon la scène. Pas de danseur étoile ici. Chaque personnalité est exploitée. Le décor, que lon croyait convenu, un mur de brique avec échafaudage, donne lieu à des chorégraphies à plusieurs niveaux. De très belles images. Un seul bémol : le tonus peu contrasté. Les scènes plus calmes, façon ballades, ne suffisent pas à nous désaturer de cette énergie communicative. De sorte que lon demande intérieurement grâce, un peu à la manière dun enfant, raffolant des chatouilles mais qui, au comble du bonheur, crie que ça sarrête,
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