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La force des corps
Germaine Acogny, déesse de la danse africaine, propose ce soir « Fagaala », sur le drame rwandais. Une première en France
Il n'y aura pas de
polémique, ce soir, à la Gare du Midi. Car ici Germaine Acogny, qui
signe la chorégraphie avec le réputé Japonais Kota Yamakazi, ne veut
dénoncer personne. L'artiste mondialement connue a simplement voulu se
battre contre la peur, la haine et la vengeance. En mêlant l'expression
singulière du Butô japonais (1) avec la danse africaine traditionnelle
et contemporaine.
Un ballet qui chante.
« J'ai essayé de trouver un langage corporel inspiré par les
bouleversements intimes face à la folie collective », raconte la
Sénégalaise qui a écrit cette pièce en 2004 après avoir lu la fiction
écrite de l'auteur Boris Boubacar Diop, « Murambi, le livre des
ossements » : « La souffrance, la terreur et les cris de douleur de
cette tragédie se lient et se traduisent dans les corps des danseurs
pour interpeller le monde », dit-elle.
Au-delà
du message des deux chorégraphes, « Fagaala » est une création de toute
beauté, un ballet qui chante, parle, crie et danse, dans un cadre
original pour ne pas dire surréaliste. « C'est aussi et avant tout un
ballet d'espoir », note Filgi Claverie.
Hier,
Germaine Acogny, qui en a pourtant vu d'autres au cours de sa
prolifique carrière, avait le trac. Plus que ses sept danseurs
sénégalais en tout cas. « C'est notre dernière représentation. En plus,
ici en France, j'appréhende un peu la réaction du public,
termine-t-elle. J'espère en tout cas que nous recevrons le même accueil
qu'aux États-Unis, où nous avons eu beaucoup de succès puisque cette
pièce a même été couronnée d'un Bessie Award à New York l'an dernier. »
3 Ce soir à la Gare du Midi à 21 heures (durée 1 h 10) : de 10 à 35 euros. I l reste des places.
(1) Le Butô est une danse d'avant-garde inventée par Tatsumi Hijikata dans le Japon underground de 1959.
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