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La chute de l'ange

Egilea
Olivier Bonnefon
Komunikabidea
Sud-Ouest
Tokia
Biarritz
Mota
Albistea
Data
2011/09/06
Lotura
Sud-Ouest

Le hasard est parfois troublant. Dimanche 11 septembre, dans le cadre du festival Le Temps d'aimer, Thierry Malandain, chorégraphe de Ballet Biarritz, présentera à la Gare du Midi sa dernière création. Cette dernière est baptisée « Lucifer ». Un ballet inédit, sur un livret également original du compositeur contemporain Guillaume Connesson. Les 92 musiciens de l'Orchestre de Pau et Pays de Béarn accompagneront en direct les 18 danseurs biarrots.

La trame en deux parties a des accents fascinants et vénéneux. Elle raconte la disgrâce du « porteur de lumière », selon l'étymologie latine, le bannissement de l'archange rebelle dans le mystère chrétien.

Pour Thierry Malandain, il n'y a rien de délibéré dans ce curieux télescopage de symboles, les dix ans des attentats de New York et la chute de celui qui est aujourd'hui couramment appelé le prince de ce monde, le Diable ou le Malin. Une confusion selon le chorégraphe, qui nous promet une autre vision de Lucifer !

« Ce qui s'est passé le 11 septembre 2001 était stupéfiant. Je me souviens clairement de l'instant où j'ai appris le drame qui s'était noué à New York, Washington et en Pennsylvanie. Nous étions en pleine édition du Temps d'aimer. En passant dans un couloir de la Gare du Midi, j'ai appris la nouvelle par la radio. »

Sans les images intenses qu'il découvrira le soir même, absorbé par ce festival dont il a déjà la charge, Thierry Malandain ne réalise pas encore la dimension de ce drame, la portée qui surpasse tout ce qui a été vécu jusque-là. « L'émotion était à son comble au Temps d'aimer. D'autant que nous accueillions cette année-là la compagnie israélienne d'Itzik Galili, dont de nombreux danseurs avaient de la famille aux USA. »

Compagnie norvégienne

Dix ans après, Le Temps d'aimer 2011, dont il a repris les rênes il y a deux ans, sera fortement marqué par ce qui se passe dans le monde. Mais là aussi, c'est selon lui « purement fortuit ».

« Nous aurons ainsi en ouverture la Compagnie nationale de danse contemporaine de Norvège. On pourra y admirer le travail de danseurs d'Algérie, du Maroc, d'Espagne, d'Israël, de Corée. »

Reste que ce « Lucifer » a tout de même demandé des mois de travail à Guillaume Connesson, compositeur en résidence en Béarn, et à Thierry Malandain, qui a entamé ce travail avec ses danseurs en février dernier.

« Je ne disposais alors que des dix premières minutes de l'œuvre. Nous avons ensuite travaillé sur une maquette au piano. Il restait à orchestrer, transcrire l'œuvre, l'adapter à un orchestre symphonique. »

Dans la lignée d'un Ravel ou d'un Massenet, Connesson a livré une œuvre « très puissante » selon Malandain qui se félicite de la coopération avec le chef d'orchestre palois, Fayçal Karoui. « Il est brillant, inspiré. Et il connaît la danse puisque depuis 2006, il est également directeur musical du prestigieux New York City Ballet, fondé par Georges Balanchine. » New York encore. Décidément, quelle étrange coïncidence…

En tout cas, après trois représentations à Pau en juin, histoire de bien roder le ballet, l'Orchestre de Pau et Ballet Biarritz sont assurés dimanche de jouer dans une Gare du Midi archi-comble. La soirée sera l'occasion de redécouvrir également « L'Amour sorcier » et le « Boléro ». Des chorégraphies de Thierry Malandain qui datent de 2008 et 2001. « Lucifer » sera donné à nouveau à la fin de l'année, mais sans l'orchestre cette fois.

Le Temps d'aimer, du 9 au 18 septembre à Biarritz. www.letempsdaimer.com.

 Thierry Malandain et ses danseurs présenteront trois ballets dimanche soir à Biarritz.  photo S. SA

Thierry Malandain et ses danseurs présenteront trois ballets dimanche soir à Biarritz. photo S. SA

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