Dokumentuaren akzioak
Johañe le passionné
Johañe Etchebest est un danseur xiberotar apprécié et reconnu. Il travaille tous les jours à la sauvegarde de la tradition tout en créant des ponts vers les autres.
Il est né en 1980, à Oloron-Sainte-Marie. Xiberotar, il grandit à Laguinge jusqu’à ses 11 ans puis à Licq-Athérey. Il suit sa scolarité à l’ikastola d’Alos, l’école primaire de Mauléon, le collège de Tardets, le lycée de Chéraute jusqu’à la fac d’euskara à Bayonne. En parallèle de ses études, Johañe n’a jamais cessé de danser. Il fait ses premiers pas de danseur à 6 ans, dans le groupe de Licq. “C’était naturel à l’époque d’entrer dans le groupe de danse du village, c’était aussi l’occasion de voir les copains en dehors de l’école. Cela m’ a de suite plu, il fallait s’habiller, danser sur la place devant les vieux du village, il y avait aussi les sorties...”, se souvient-il, petit sourire aux lèvres. Il intègre le groupe de Larrau à 8 ans, et y dansera jusqu’à ses 25 ans.
Une histoire de rencontres
Encadré par une prof dynamique et exigeante, elle a su lui donner goût au travail et à la persévérance, et il en fallait pour attendre le niveau de danse qu’il a aujourd’hui ! A 17 ans, il participe à sa première mascarade, à Larrau. Et puis vient le début des rencontres... Johañe ne manque pas une occasion de créer, imaginer et le travail ne lui fait pas peur. Avec Mixel Etxekopar, Pier-Paul Berçaits, Pantxika Telleria, Haize Otondo et bien d’autres encore, il monte de nombreux projets autour de la danse et de la tradition : spectacles, mascarades, cavalcades... “J’aime la métaphore du chêne : des racines bien profondes avec un feuillage étendu et ouvert”, se définit-il. Ouvert, il l’est ! Il voit la culture comme un ancrage, certes, mais qui peut être au service de la rencontre avec l’autre. “Grâce à la danse, j’ai rencontré des gens des villages voisins, des Béarnais, du Pays Basque Sud avec les jumelages ou encore lors de voyages, en Californie notamment. La rencontre avec d’autres univers aussi comme le classique ou le hip-hop. Je me suis rendu compte que de la côte basque jusqu’aux Hautes-Pyrénées, nos sauts se ressemblent énormément. Chacun avec notre style pouvons danser ensemble, nous irons toujours dans le même sens. C’est cela que je trouve beau : les différences dans l’universalité”.
Transmettre, accompagner, créer
Instituteur de profession, il prend un congé parental à la naissance de sa deuxième fille. C’est aussi l’occasion de faire mûrir son projet autour de la danse. Il intègre l’IDB en 2015. Il mène de front trois axes de travail : transmettre, accompagner et conseiller, réunir et créer. Et il s’en donne à cœur joie. Formation des moniteurs, création de pastorales et de mascarades dans les écoles, sensibilisation à la culture basque, visites d’expositions et exploitations pédagogiques, cours complémentaires pour les ados qui veulent se perfectionner, ouverture d’une Master classes en Soule et bien plus encore, une page ne suffirait pas. Sans oublier les cours qu’il donne dans les écoles. Il imagine aussi rassembler les danseurs adultes pour mettre en place une sorte de “batua de la danse” pour créer un vrai réseau de danseurs. “La danse a trois aspects : la tradition, le spectaculaire et le festif. Si les trois sont exploités, ça marchera et elle ne se perdra pas”, pense-t-il.
Le 17 septembre prochain, lui et le groupe qu’il a constitué sont invités au festival de l’automne à Paris. Composé à 100% par des jeunes hommes. “A un certain âge, les garçons arrêtent la danse pour le rugby ou le foot. Il faut les motiver à rester et créer des références sur lesquelles pourront prendre modèle, voir des adultes qui ont un bon niveau et qui prennent plaisir à danser”. Le plaisir de danser...
Dokumentuaren akzioak