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Jakes Abeberry, un pionnier de la cause basque

Jakes Abeberry, figure du monde politique abertzale, a fêté ses 80 ans.

Egilea
Emmanuel Planes
Komunikabidea
Sud Ouest
Mota
Erreportajea
Data
2010/05/02

Son « fil à la patte », comme il dit, c'est « Enbata », le journal abertzale (patriote en basque) qu'il dirige depuis 1960 et qui continue à l'occuper un jour et demi par semaine, même s'il a fort heureusement, à ses côtés, quelques précieux collaborateurs. L'homme surprend quand même : où puise-t-il cet enthousiasme et cette capacité d'indignation ? Sans doute dans de fortes convictions acquises depuis l'adolescence.

Le déclic

À 15 ans, Jacques (qu'on n'appelait pas encore Jakes) découvre dans « Sud Ouest » un article consacré à l'accident d'avion où mourut Marcel Cerdan. Dans cet avion se trouvaient aussi quatre bergers des Aldudes. À leur propos, l'auteur de l'article évoque sa couverture de la guerre civile espagnole, et le jeune Biarrot, fils d'un boulanger, catholique de droite et Croix-de-feu, découvre, éberlué, qu'il a des frères basques outre-Bidassoa. C'est le déclic. Pour en savoir plus, il entre aux ballets et chœurs basques Oladarra qui comptaient dans leurs rangs plusieurs réfugiés. « C'est à Oldarra que j'ai pris conscience de la réalité basque. J'ai bifurqué. »

Avec le célèbre groupe, dont il fut président et directeur artistique, il parcourut le monde durant quarante ans, y compris sur les plus grandes scènes, s'efforçant de sortir la danse basque des limites du folklore pour la faire évoluer vers un véritable spectacle d'inspiration populaire. Cette expérience de « saltimbanque engagé » l'a beaucoup marqué. Un autre événement essentiel dans sa vie militante, est d'avoir été l'un des signataires de la charte d'Itxassou, le 15 avril 1963, qui posait les bases d'un abertzalisme à la française avec pour premier objectif la réunification du Pays basque. « Sur le fond je m'y retrouve encore, dit-il. Mais j'ai appris qu'il fallait un peu de patience. Même si on a de grandes ambitions pour le Pays basque, on ne peut les réaliser sans l'accord des Basques eux-mêmes. Il faut les amener à notre vision et non pas l'imposer. »

élan culturel

L'engagement abertzale de Jakes Abeberry l'a conduit à participer à la vie municipale dans sa ville de Biarritz. D'abord avec le socialiste Jean-Pierre Destrade, puis en menant sa propre liste, en 1989. Et enfin dans une alliance avec le centriste Didier Borotra, qui dure depuis 1991. Mitterrand avait eu son Jack, Borotra eut son Jakes, dont il fit son adjoint à la culture. Entre ces deux Basques bien différents, est née une estime réciproque et même une amitié que les années n'ont fait que renforcer. « On se connaît par cœur. Il m'a toujours soutenu, confie l'ancien adjoint, y compris dans les moments difficiles. »

Avoir réussi à donner, avec la bénédiction du maire, un nouvel élan culturel à la station balnéaire, en y multipliant les lieux de spectacle, et les manifestations tous azimuts, mettant un accent particulier sur la danse avec la création du Temps d'aimer et d'un centre chorégraphique national, c'est un bilan dont Jakes Abeberry reconnaît être assez fier.

« Un désir de basque »

Quand ses amis basques le plaisantent sur son attachement à sa ville natale, cosmopolite et longtemps débasquisée, il leur répond volontiers : « Laissez-moi tranquille sur mon rocher de Monaco ! » Mais, plus sérieusement, il note avec satisfaction que 25 à 30 % des enfants de Biarritz apprennent le basque, alors que plus de la moitié n'est pas basque, ni même de Biarritz. « Il y a un désir de basque. Ils ont envie d'être de ce pays. La conquête des cœurs, c'est notre vraie avancée. » En outre, que la directrice de la crèche bascophone, Ingrid, soit Flamande, de nationalité belge, et compagne d'un Basque, comble de joie ce fédéraliste européen convaincu. « C'est le contraire du repliement. ».

  Jakes Abeberry : « La conquête des cœurs, c'est notre vraie avancée… »  PHOTO BERTRAND LAPÈGUE

Jakes Abeberry : « La conquête des cœurs, c'est notre vraie avancée… » PHOTO BERTRAND LAPÈGUE

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