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Giuseppe est de retour

Egilea
Olivier Bonnefon
Komunikabidea
Sud Ouest
Mota
Albistea
Data
2010/05/08

C'était à Quimper en décembre dernier. À quelques jours de la première à la Gare du Midi de « Magifique », Giuseppe Chiavarro, danseur de Ballet Biarritz, s'écroule soudain sur scène. « C'est un scénario catastrophe, le pire. Devoir quitter la scène en pleine représentation sur blessure, c'est une double peine. »

Le diagnostic tombe quelques heures plus tard. Giuseppe a des ligaments arrachés. Il va devoir s'accorder une longue période de repos forcé. À 37 ans, le plus ancien pensionnaire de la compagnie de Thierry Malandain encaisse le coup sans broncher. « La blessure fait partie de notre vie. Je suis professionnel de la danse depuis l'âge de 18 ans. » Quelques semaines auparavant, Thierry Malandain, s'inquiétait déjà. Giu, diminutif de Giuseppe, semblait pourtant en pleine quintessence de son art. « Je sais qu'il souffre », soulignait le chorégraphe. Une crainte hélas prémonitoire.

Le rythme soutenu des répétitions, les tournées, les créations... Le grand public est loin d'imaginer la charge de travail et le stress auxquels sont exposés les étoiles de Ballet Biarritz. Giuseppe n'en fait pas tout un plat. « Moi je suis vraiment là où je me sens le mieux aujourd'hui. Mais c'est vrai qu'avec l'âge, je vis aujourd'hui chaque spectacle comme si c'était le dernier. »

Les membres de la compagnie connaissent la chanson. Depuis plusieurs saisons, Giu leur annonce qu'il va raccrocher. « À force, c'était devenu presque un sujet de plaisanterie », glisse une danseuse. Giuseppe avoue que cette façon de vivre pleinement l'instant, occuper le temps de la scène lui a réussi. « Ça me pousse à me dépasser. Ça donne du sens à tous mes efforts. »

Préparation rigoureuse

En février, Giuseppe a repris la préparation avec encore plus de rigueur, s'imposant par exemple une demi-heure supplémentaire d'échauffements et d'étirements, afin de dérouiller la mécanique. « Pendant ce temps mort, je me suis retrouvé dans la peau d'un spectateur de mon propre rôle. J'ai eu encore plus envie de l'explorer. Et puis quand on danse, on a les images en soi. Voir un ballet depuis l'extérieur, c'est une autre musique. Moi ça m'a donné encore plus envie d'y être, même si Frédérik Deberdt qui a repris mon rôle a été très bien. »

Un jour pourtant, Giu sait qu'il arrêtera pour de bon. Il n'aura guère de regret sur son attachement depuis 1994 à Malandain. « Thierry est, selon moi, l'un des tout meilleurs chorégraphes du moment et je n'ai jamais eu envie d'aller voir ailleurs. Il m'a apporté énormément. Aujourd'hui, je sais ce qu'il veut. Et lui sait vers quoi je vais pouvoir aller. Je dois avoir fait une vingtaine de créations avec lui. »

Sicilien né à Catane, le danseur élégant est aujourd'hui l'un des symboles du rayonnement de Ballet Biarritz. Il a débuté à 12 ans. « Mes parents m'ont toujours encouragé. On m'a poussé à aller en France pour avoir toutes les chances de réussir. » Il a bénéficié d'une bourse à l'Opéra de Paris. Ensuite, il a été couvé pendant quatre ans par Rosela Hightower à Cannes, grande dame décédée il y un an. « C'est grâce à elle que je suis là. »

Son dernier rôle sera sans doute le plus beau. Cet été, Giu compte en effet très fermement être dans l'aventure de « Roméo et Juliette », la future création de Thierry Malandain. Le dernier ? Pas si sûr.

  Giuseppe Chiavarro : « Avec l'âge, je vis chaque spectacle comme si c'était le dernier ».  ph. p. bernière

Giuseppe Chiavarro : « Avec l'âge, je vis chaque spectacle comme si c'était le dernier ». ph. P. Bernière


Avec l'orchestre d'Euskadi

Reprise « Magifique » a rencontré un beau succès en tournée et sera donné en février 2011 avec l'Orchestre Euskadi à Saint-Sébastien, Pampelune et Bilbao ainsi qu'au Théâtre national de Chaillot à Paris.   Arrêt maladie Une série noire de quatre blessures, dont celle de Giuseppe Chiavarro, décima la compagnie en décembre. Aujourd'hui, seule Magali Praud est encore en arrêt maladie.   Départs Deux danseurs ont quitté la compagnie en mars, Thibault Taniou et Audrey Perrot, afin d'ouvrir une boutique de vêtements de marque à Biarritz. Véronique Aniorte et Mikel Irurzun partiront en fin de saison.   Arrivées Quatre nouveaux danseurs ont déjà rejoint Biarritz : Aurélien Alberge, Olivier Coëffard, l'Australienne Ellyce Daniele et Joséphine Pra. Des auditions sont en cours. Le Malandain Ballet Biarritz devrait compter 18 artistes à la rentrée.   à la télé Une équipe des Films Figures libres filmera ce soir la représentation en vue d'une diffusion prochaine de « Magifique » sur la chaîne Mezzo. Des images ont également été tournées lors des représentations scolaires des 6 et 7 mai.   Danse sonore Cet après-midi à 16 heures, le Grand studio de la Gare du Midi sera le théâtre d'une représentation des élèves de l'option Art danse du lycée Malraux, du travail réalisé cette année avec Gaël Domenger. Un spectacle autour du souffle et de la danse dans la musique sera également donné avec Julen et Benat Achiary, Michel Queuille, Gaël Domenger.

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