Garaztarrak dansera sans béret rouge

La troupe de danse de Garazi présente ce soir et demain son nouveau spectacle, "une vision ironique du folklore"

Du moins pour son nouveau spectacle, que la troupe présente ce soir dès 21h, à la salle Faustin-Bentaberry d’Ispoure. "Notre représentation retrace l’histoire de la société et de la culture basques" explique Iñaki Berhocoirigoin, membre de la troupe. Le tout, généralement traduit par la danse, même si scènes de théâtre et vidéos viennent ponctuer le spectacle.



Puisque Garaztarrak ne fait plus dans le simple divertissement. Il se trouve que les 35 jeunes danseurs, âgés de 16 à 26 ans, et menés par les chorégraphes Patrick et Christian Larralde, ont aussi un message à faire passer. A travers une traversée chronologique du Pays Basque, exprimée en trois parties dans le spectacle, Garaztarrak s’arrête durant quelque temps sur quelques étapes précises. Normal, quand, comme eux, on atteint l’âge de 50 ans, on fait le point. La première partie commence par une période quelque peu primaire, symbolisée par un feu qui naît, signe d’une vie nouvelle, qui est illustrée par une création et des quadrilles, elles, de Faustin Bentaberry lui-même. Nous en sommes là au début du XXème siècle.



La seconde partie se poursuit à travers l’histoire, et l’époque du folklorisme. "Là, on ne dansait que pour les touristes, avec béret rouge et costumes traditionnels imposés" commente Iñaki. "Notre vision de ces années-là est très ironique, d’autant que notre troupe a participé à tout ce folklore". Puis vient l’époque du "revivalisme". "Là, on entre dans une période où chacun peut danser les mutxiko, qui perdent à ce moment-là toute leur identité liée au Pays Basque".



Puis vient le troisième volet et une version moderne de la danse, avec une grosse influence du hip hop, ou fandango se danse au rythme du rap, ou l’arin-arin n’obéit qu’au rock’n’roll. "Ce spectacle reste avant tout une ¦uvre de la troupe" souligne Iñaki. "Avant de commencer ces six mois de travail, nous avons exposé nos idées aux chorégraphes. Tous les membres de la troupe sont aujourd’hui d’accord avec ce que nous allons produire, avec les messages que nous allons faire passer, que cela plaise ou non au public".



Des idées bien pointues en ce qui concerne le folklorisme. "Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi de nous produire juste avant que la saison estivale batte son plein" rappelle Iñaki. Une manière symbolique de souligner à quel public est d’abord destiné ce spectacle, qui est toutefois "ouvert à tous". D’ailleurs, Garaztarrak ne refusera aucune proposition durant cet été. Même devant les touristes. Mais sans béret rouge. Tout le monde devra s’y faire, maintenant.



Ú Spectacle de Garaztarrak



21h, ce soir, et demain après-midi à 17h, à la salle Faustin-Bentaberry d’Ispoure. On peut encore réserver ses places à Irulegiko Irratia, Garazikus ou Kukuxka. Prix : 10 euros tarif plein, 8 euros tarif adhérent, 5 euros pour les moins de 20 ans, étudiants, CES et sans-emplois.