Fandango du Pays Basque

Claude Iruretagoyena, Danseur et Chorégraphe de la compagnie Maritzuli

Pour illustrer mon propos qui pour l’instant doit encore paraître flou, je vais aujourd’hui évoquer une danse ou plutôt une forme de danse qui a fait, et fait encore la renommée de notre cher Pays Basque, à l’intérieur, voire à l’extérieur de nos frontières. Universellement connu et reconnu, certains l’ont chanté, beaucoup l’ont dansé. Il n’y a pas un moment de la vie des Basques qui ne se passe de ce moment de fête. Danse à deux, par excellence, danse de relation dans son origine, et danse de groupe par la suite.

Je veux parler bien sûr du célèbre et connu fandango.

Au départ et comme chacun de nous le sait, une danse dont les origines restent incertaines.

Arrivée d’ailleurs, issue des jotas d’Aragon, avec quelques soupçons de flamenco, une pincée de tradition gitane ou tzigane, et quelques gouttes de "piments" des pays des Maures. Telle est certainement la recette de cette danse que tout le monde cite en premier lieu comme celle qui devrait être la plus traditionnelle de toutes, voire "la Danse Nationale". Comme l’a chanté Louis Mariano "le Fandango du Pays Basque"Š Nous avons bien là une image d’Épinal dont on a beaucoup de mal à se défaire. Il est au programme de tous les petits et grands spectacles, on en a fait des concours, et il est au programme de nombreuses de nos "créations" ces derniers temps. Une image d’Épinal dont l’utilisation à outrance pourrait entraîner la mise en péril de tout le patrimoine culturel de danse que nous avons encore la chance de connaître dans notre Pays.

Nous connaissons les ravages de certaines traditions comme la bourrée qui a asphyxié et anéanti la quasi-totalité des folklores de certaines régions de France. Depuis quelques années, cette tendance menace sérieusement l’horizon de la danse basque. Chaque groupe essaie tour à tour de faire montre d’innovations en matière de fandango.

De ce fait, la quasi-totalité des créations traditionnelles tournent autour du fandango, délaissant dangereusement les divers sujets et techniques de danses qui sont le témoignage de notre culture, et qui sont matière à créer nos nouveaux répertoires.

Voilà un simple sujet, une simple réflexionŠ Sans vouloir anéantir les projets de chacunŠ

Une petite question à laquelle nous n’avions pas penséŠ

Il y a souvent des étiquettes qui vous collent à la peau, et font votre renommée.

Il y a toujours des images d’Épinal qui vous suivent sans jamais vous quitterŠ