Eneka Bordato danse sa vie

L’émission Zone interdite de M6 retrace l’épopée d’une danseuse qui a fait ses premiers pas ici

Une vie qu’elle a choisie et qui commence bien malgré des difficultés à venir. Car une fois brisé le miroir aux clichés, c’est celui du Conservatoire national supérieur de danse de Paris que raconte Eneka. Une école dans laquelle elle est entrée à l’âge de 14 ans et dont elle vient de sortir, en juin dernier, après cinq ans de formation et avec un prix mention bien. Une "bonne carte de visite", pour la jeune femme, qui constate pourtant que les portes des compagnies n’en sont pas pour autant ouvertes. "Je suis très déçue", raconte-t-elle en revenant sur cette "illusion du conservatoire".



"C’est une bonne formation, mais cela ne veut pas dire que cela donne des facilités par la suite". Eneka Bordato découvre aujourd’hui les contraintes des auditions, nécessaires pour décrocher un rôle dans une compagnie. Pour l’instant, elle a le vent en poupe. Elle vient de décrocher le prix Danser et une bourse de 2000 euros au festival Monaco dance forum de décembre dernier. Une centaine de danseurs prétendaient au titre. L’émission Zone interdite de M6 retracera son épopée le 27 février.



Grand écart



"J’ai de la chance cette année" constate Eneka. Au repos dans la maison familiale d’Hasparren, avant de regagner Paris où elle vit chez sa s¦ur, Eneka évoque ces premiers pas de danse hors du cocon du Conservatoire avec un rien de satisfaction. Il faut dire qu’elle a déjà été intégrée, cet été, au sein de la tournée Europa Danse, dont le but est de faciliter le grand écart entre l’école et la vie professionnelle. 22 pays étaient représentés et les jeunes artistes se sont livrés à l’étude d’un programme composé des différents styles de la chorégraphie contemporaine néo-classique. Des chorégraphies signées Jiri Kylian, Mats Ek, Nacho Duato, Ohad Naharin et Mauro Bigonzetti. Avec l’expérience de six éditions, les organisateurs d’Europa Danse constatent que 90% des danseurs accueillis font actuellement carrière au sein de compagnies internationales comme le ballet de Boston, l’English National de Londres, le Ballet de Stuttgart, la compagnie Nacho Duato à Madrid ou Jiri Kylian à Amsterdam. Ce dernier a les faveurs d’Eneka. "Mon idéal" susurre-t-elle. "Il a un respect pour l’art, il travaille en profondeur, il est très humain et ses ballets dégagent beaucoup d’émotion, beaucoup de beauté, sans forcément le vouloir". Surtout, il a une approche contemporaine avec des danseurs aux formations classiques. Eneka semble se réjouir d’avance en faisant crépiter cette petite flamme qui l’habite depuis son enfance, depuis qu’elle a découvert la danse au centre Elgar d’Hasparren, dans les cours de Mireille Sadorge. Après deux ans au conservatoire de Bayonne, elle avait déjà "besoin d’aller voir ailleurs" à 14 ans.Élève de l’Ikastola, elle a poursuivi ses études à Paris sans regret. Aujourd’hui à 19 ans, elle a l’âge idéal pour débuter sa carrière de danseuse.