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Dialogue amoureux entre deux siècles
Le public basque a découvert la dernière création de Thierry Malandain, deux ballets oubliés du XVIIIe siècle qui disent lamour
Le public a pu découvrir ainsi ces deux ballets oubliés, marquant pourtant un tournant dans lhistoire de la danse : lorsque celle-ci devint autre quun divertissement, dans le souci de répondre à lhumanisme de lépoque et privilégia lémotion et laction, symptômes indissociables de la véritable existence.
Les Petits Riens qui nous animent
Le rideau souvre et une émotion presque familière se faufile dans la salle. La musique de Mozart se propage avec une totale volupté et éveille vivement les silhouettes des danseurs mis en valeur dans un étrange contre-jour. Tels des notes sur une partition, les danseurs nont quà suivre chaque sursaut, chaque émotion, qui leur sont dictés, dans une fluidité densemble et une gestion symétrique des corps, très moderne. Un ballet plein de petites surprises comiques, dune gaieté et dune fraîcheur "charmante" commentent certains spectateurs, chantant les petits délices de lamour au lieu de ses souffrances. En bergères, moutons, petits oiseaux et Cupidon, tour à tour les danseurs se transforment, battent des ailes, exprimant avec grâce, audace et humour quelques sentiments bien universels : le taquinage, la béatitude de lamoureux, ses certitudes aveugles.
La chorégraphie dispose totalement des corps quelle anime. Jolie, drôle, originale, elle donne le sourire au public, séduit par le tout ou par la seule musique de Mozart, avant de laisser place au second ballet de la soirée à la rencontre de quelques éclats du célèbre Don Juan.
La quête éperdue de Don Juan
De sérénade en sérénade, Don Juan et ses conquêtes se croisent, fusionnent et retombent comme des tourbillons qui semblent sans conséquence. Les corps se séduisent, se heurtent et se séparent. La chorégraphie exprime la quête éperdue du libertin, "la jouissance du multiple" ainsi que le dévouement naïf et douloureux de ses victimes. Autour dune table de banquet qui se scinde en plusieurs triangles, le décor est mouvant, porteur de symboles, même si parfois abstrait. Les danseurs sont très expressifs mais le public note le caractère répétitif des mouvements et des scènes, laspect plus froid, moins touchant de la musique de Gluck, dont lintensité devient néanmoins palpable au final. En groupe ou en duo, le spectacle est une multitude de très beaux tableaux, notamment le dernier particulièrement pittoresque, éclairage et costumes confondus, lorsque la légende rencontre la mort et les flammes de lenfer.
Billetterie ouverte pour la prochaine en août
La Gare du Midi affichait complet ce week-end pour la présentation de la dernière création de Thierry Malandain. Résultat, des spectateurs mal placés et dautres encore plus malchanceux, refoulés. Ces derniers devront patienter jusquà cet été pour retrouver Ballet Biarritz les 9, 10 et 11 août prochains à 21h, à la Gare du Midi et le même spectacle composé de Don Juan et Les petits riens. La Billetterie est dailleurs déjà ouverte à lOffice de Tourisme de Biarritz dans les points de vente habituels. Quant à la compagnie de Biarritz, elle entamait, avec cette première, une vaste tournée, qui débute ce soir à Saint-Raphaël et se poursuivra en Italie (à Mestre et Vicenza les 2 et 4 mars), en Guadeloupe (les 10 et 11 mars) et Los Angeles (les 24 et 25 mars).
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