Des pas chassés aux pas croisés, les écritures de la danse sont exposées

Le Centre national de la danse poursuit sa politique d'expositions à vocation pédagogique, en lien avec les recherches actuelles. Cet événement sera l'occasion de présenter, sous la forme de reproductions, une centaine de documents liés à la notation du mouvement, dont certains issus du fonds Francine Lancelot et du fonds Albrecht Knust (légué par Roderyk Lange à la médiathèque du CND).

Pour les néophytes de l'art chorégraphique, la question qui vient immédiatement à l'esprit est sans doute «comment peut-on noter un mouvement ?» L'évidence qui s'impose quand on évoque l'écriture d'une langue ou d'une partition de musique semble s'estomper lorsqu'elle s'adresse à la danse. Les gestes paraissent insaisissables comme s'ils conservaient leurs secrets pour ceux-là même qui les produisent.

Plus d'une centaine de systèmes

Et pourtant, depuis le XVe siècle, plus d'une centaine de systèmes de notation du mouvement ont vu le jour. De cette histoire, l'exposition présente les temps forts et les figures marquantes : du manuscrit de Cervera au XVe siècle jusqu'aux transcriptions chorégraphiques d'artistes d'aujourd'hui, en passant par les dessins de Blasis au XIXe siècle ou encore les partitions de Laban et de Benesh au XXe siècle. Elle éclaire sur la grande diversité des formes d'écriture.

Les organisateurs relatent en effet que : «chaque système témoigne d'une manière singulière de comprendre le mouvement, marquée par le contexte historique et l'imaginaire culturel de la société dans laquelle il apparaît. Un certain nombre d'influences mutuelles se dessinent aussi comme, par exemple, les emprunts assumés de Laban au système Feuillet».

À la multiplicité des formes répond la diversité des fonctions : «Tantôt simple aide-mémoire dans le processus de travail, tantôt support d'apprentissage, voire de création, la notation est au coeur des questions de constitution, de préservation et de transmission des répertoires». Elle est aussi un outil exceptionnel pour analyser les composantes du mouvement et les styles. Aussi, son utilisation dépasse largement le champ de la danse : l'anthropologie y fait notamment appel pour comprendre la spécificité culturelle des comportements moteurs.

Ces «écritures du mouvement» offrent autant de parcours possibles au sein des processus de création des oeuvres.

En complément de cette exposition, et dans le cadre du Temps d'Aimer, deux «conférences dansées» permettront de découvrir les multiples facettes de l'écriture du mouvement.

Le samedi 12 septembre, Marie Nimier propose avec Claudia Gradinger, danseuse chorégraphe, une lecture dansée de son dernier roman les inséparables, à 16 heures, Auditorium de la médiathèque. La seconde conférence aura lieu le samedi 19 septembre, à 16 heures, Auditorium de la médiathèque. Il s'agit d'une conférence avec Dany Levêque, Choréologue, notatrice d'Angelin Preljocaj. Autant dire qu'à travers cette exposition et ces conférences dansées, amateurs et professionnels pourront découvrir les multiples facettes de l'écriture du mouvement.

Exposition présentée à la Médiathèque de Biarritz jusqu'au 19 septembre. Ouverture du mardi au samedi de 10 heures à 18 heures. Ouvert le jeudi de 14 heures à 20 heures.