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Depuis Biarritz, il espère "devenir un chorégraphe unique"

Depuis le Conservatoire de Lisbonne, Fábio Lopez a gravi les échelons jusqu'au Malandain Ballet Biarritz. Pourtant, par la chorégraphie, il entend monter une autre marche.

«La danse, c'est ma copine aventurière. Celle des bons et des mauvais moments. » De fait, c'est grâce à elle qu'il a quitté son Portugal natal. Tel un Graal, c'est vers elle qu'il se tourne pour trouver équilibre et épanouissement. C'est pour elle qu'il consent à certains sacrifices. Et c'est à cause d'elle qu'il lui arrive d'avoir le mal du pays.
Egilea
Benoît Pommiers
Komunikabidea
Le journal du Pay Basque
Tokia
Biarritz
Mota
Albistea
Data
2012/11/03
Lotura
Le journal du Pay Basque

Fábio Lopez a intégré le Malandain Ballet Biarritz en 2006. Depuis, il écoute, apprend, approfondit, assimile et se perfectionne. Un mot qui sied à définir son caractère anxieux et travailleur. Désormais âgé de 26 ans, il s'est lancé un nouveau défi : moins danser sans quitter la danse ; il veut devenir chorégraphe.

Presque par hasard

Et pourtant, comment aurait-il pu imaginer une telle trajectoire ? Ses parents qui souhaitaient le sortir du collège d'un quartier défavorisé de Lisbonne dans lequel il ne faisait pas bon être premier de classe, l'ont inscrit au Conservatoire de danse. Il avait 11 ans, et n'avait jamais manifesté le moindre goût ou désir pour cette discipline. Mais ils ont décidé de placer leur enfant dans cette école jugée plus adaptée aux bons élèves.

Là, l'alternance de la danse et des cours académiques est de mise. « Mon physique ne me prédisposait pas à la danse, dit-il. Donc, je travaillais assidûment car elle comptait pour beaucoup dans la moyenne. »

Pourtant, le véritable départ date du mois de février 2004 lorsqu'il assiste à un spectacle de Maurice Béjart à Lisbonne : « Cette soirée m'a bouleversé. Elle a réveillé une passion qui sommeillait en moi sans que je le sache ». Un réveil lourd de conséquence : il se met en tête de rejoindre Béjart en Suisse.

« La rencontre de ma vie »

Convaincu que seule la velléité peut tuer un rêve, il s'entraîne, fait filmer l'une de ses prestations et postule à l'École-Atelier Rudra Béjart Lausanne où il est accepté. Mais avant de s'y rendre, il obtient une bourse d'étude pour participer à une formation intensive à la Julliard School de New York, au cours de l'été 2004.

De Béjart, il dira : « C'est la rencontre de ma vie. Le fait qu'il soit empêché physiquement a rendu l'exercice encore plus passionnant parce qu'on ne pouvait pas copier. À travers nos mouvements, on exprimait sa pensée, sa sensibilité ».

Et d'ajouter : « Il nous ouvrait l'esprit, ne voulait pas faire de nous des danseurs mais des artistes complets. » De fait, il a été formé à la danse, aux arts martiaux, au chant, au théâtre, et aux arts du cirque. Au cours de ces deux années en Suisse, il a participé à trois créations mondiales avec le Béjart Ballet Lausanne.

En voie de mutation

À 20 ans, il intègre le Ballet de Biarritz. Une intégration difficile puisque Thierry Malandain lui demande d'adopter son style : « J'ai eu beaucoup de mal car je ne voulais pas sortir du style Béjart qui me semblait tellement génial. Finalement, j'ai compris que me plier à sa volonté m'apportait beaucoup sans ôter quoi que ce soit à ce que j'avais appris préalablement. »

Manifestement, Thierry Malandain ne lui gardera pas rancune. Il donne son consentement quand, trois ans plus tard, Fábio passe son diplôme d'État de professeur de danse classique, et décide de chorégraphier en dehors de la compagnie. Il le fait pour le Conservatoire de Bayonne et le Centre de formation en danse de Biarritz.

« Je pense être un bon danseur, dit-il, mais un danseur parmi d'autres. En revanche, j'espère devenir un chorégraphe unique, un de ceux que l'on remarque. » Départ réussi : le 13 octobre dernier, il a décroché la troisième place du Prix Adami/Synodales pour « Inès », une de ses chorégraphies interprétée par deux danseuses de Malandain Ballet Biarritz.

Un ballet qu'il ne veut pas encore quitter. À l'état de chrysalide, Fábio Lopez poursuit sa mue. Il déclare avec cette détermination d'apparence si douce dont à son corps défendant il est un parangon : « Quand je partirai, ce sera pour chorégraphier et enseigner ». Pour cela, il doit être connu et reconnu dans ce domaine. Il sait que ce n'est pas encore le cas.

Chorégraphe, Fábio Lopez défend le style néoclassique. Un style un peu oublié.

Chorégraphe, Fábio Lopez défend le style néoclassique. Un style un peu oublié. (Photo Vincent Brisson)

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