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Définitivement au paradis avec la chorégraphe Blanca Li

Egilea
Clémence Labrouche
Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Kritika
Data
2009/11/03

Par sa dernière création, Blanca Li s'inspire du triptyque de Jérôme Bosch, le Jardin des délices. Si le tableau évoque l'enfer et le paradis, seul ce dernier est principalement intégré dans l'univers de l'artiste. Dans son univers très «almodovien», l'artiste transforme le jardin des délices en jardin des délires. Suspendus à leurs pas, les spectateurs suivent alors avec une délectation sans nom les aventures rocambolesques de la petite troupe.

Tout le long du spectacle, la chorégraphe réussit avec brio l'exploit de mêler un spectacle se rapprochant du cabaret d'un côté à la danse «pure» de l'autre. Accompagnée du piano, Blanca Li se livre tantôt à une véritable revue de cabaret avant de se lancer les instants suivants dans une chorégraphie grandiose, où les hommes en slip noir et les femmes avec soutien-gorge et porte-jarretelles assortis, s'arc- boutent les uns contre les autres, s'entremêlent, jusqu'à former des animaux déjantés aux corps multijambes qui s'immiscent par notre porte du quotidien pour nous tirer vers le paradis.

Un dialogue sublime avec la vidéo

A partir des images animées de la vidéaste Eve Ramboz, projetées sur grand écran, le spectacle donne vie aux créatures extravagantes du Jardin des délices. Comme les corps inspirés du tableau de Jérôme Bosch, le film est imbriqué à la chorégraphie. Ce véritable dialogue entre le film et la chorégraphie aide définitivement le spectateur à quitter spirituellement son fauteuil pour entrer dans ce monde magique.

Sur le fond de l'histoire, ni critique, ni jugement de la part de l'artiste. La chorégraphie se veut une «observation des évolutions de notre société». Ne comptez donc pas sur Blanca Li pour écrire un pamphlet sur les maux de notre civilisation. Dans ces créations, l'autodérision se substitue délicatement à la critique. Pas de morale lancinante, mais une fantaisie un peu décalée qui réussir à chaque coup.

Aux balbutiements d'une sonnerie, tous les artistes s'emparent chacun de leur portable, abandonnant au besoin leurs compagnes enceintes «jusqu'aux dents», mettant ainsi en lumière les nouvelles formes de dépendances de notre monde moderne. Construit avec un humour féroce, la chorégraphie se termine par un jeté de ballons que les spectateurs de Biarritz n'ont pas boudé. Etoiles filantes, les danseurs de la compagnie s'éclipsent après avoir été longuement ovationnés.

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