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Danse qui pique au Temps dAimer
Le spectacle "Togué" de la compagnie Ariadone, sinspire dun Butô revu par Carlotta Ikeda
De lénergie, ce petit bout de femme de 63 ans en a assurément. Sa danse de prédilection, le butô, danse japonaise daprès guerre, sorte dexutoire pour une génération qui avait connu lhorreur dHiroshima et Nagasaki. Au contact de Tatsumi Hijikata, qui en est le père fondateur, elle découvrit sa "matière de travail", quelle utilise depuis plus de 20 ans. "Ce nest pourtant quune influence" insiste t-elle, car son art se trouve surtout dans la transformation quelle en a faite, loin des critiques des "traditionalistes" du style dans son pays dorigine.
"Cest la vie"
Le Butô pour elle est une construction "étape par étape" ; "cest la vie" explique-t-elle. Son travail, elle ne le perçoit pas réellement comme celui dun chorégraphe car "le butô, cest avant tout une danse où chacun amène sa propre vie sur scène", une véritable communion des subjectivités. Son dernier spectacle, crée en 2002, en est lillustration parfaite. "Togué" (épine en japonais) en est le titre et défini exactement lessence même de son travail : "Cest comme un combat entre les différentes énergies qui proviennent de la danse et de la musique, et souvent ça pique" raconte-t-elle dans un rire. Imaginez un champs de bataille artistique où chacun des protagonistes quil soit danseur ou musicien exprime son ressenti avec lintensité qui lui est propre. Un désordre sur scène? Pas le moins du monde, mais au contraire une accumulation des énergies qui laisse bien souvent le spectateur éberlué et captivé.
Les cinq danseurs de la compagnie Ariadone livrent ainsi "bataille" avec les musiciens du groupe rock bordelais Spina, dont la brutalité du son "correspond exactement à la danse" de Carlotta Ikeda. "Au début je naimais pas cette musique mais la confrontation des énergies ma plu, précise-t-elle, néanmoins il ne sagît pas de donner une importance plus grande à la danse ou à la musique mais de les mettre à la même hauteur pour réussir cet affrontement". Violence et volupté, harmonie et brutalité, la recette franco-japonaise de Carlotta Ikeda trouvera sans aucun doute preneur ce soir à la gare du Midi. En attendant sa prochaine création qui sera présentée lors du festival de Tendances à Bordeaux, ou des bribes de son premier spectacle "Zarathoustra" reverront le jour, Carlotta Ikleda continue de faire découvrir son art au travers de stages comme celui qui fut donné hier, "et qui donna quelques contractures aux non-initiés". La chorégraphe en rigole encore.
Ú Cie Ariadone
Togué. Danse Bûto. Biarritz, festival Le temps daimer. Ce soir à 21h à la Gare du Midi.
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