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Danse de lespoir pour âme noire
Bi Harriz Lau Xori débute demain soir avec une création inédite autour des poèmes dItxaro Borda
Comme lui, Itxaro Borda a cru y reconnaître du Rainer Maria Rilke. Le poète allemand qui plaçait la mort au c¦ur de lexistence humaine a inspiré lécrivaine basque dans sa "descente aux enfers"."Le résultat dune explosion" commente-t-elle aujourdhui, après avoir couché dans Hautsak Errautsa bezain {les cendres autant que la poussière} sa lente reconstruction, à renforts étayés de poésie. De ce recueil, quelle a publié dans les deux langues, française et basque, naîtra demain soir une "danse de lespoir" ou se mêlera, pour le festival Bi Harriz Lau Xori, le chant, la poésie, la musique et la danse.Une création où se retrouvent Beñat Achiary, la danseuse togolaise Flora Thefain, Philippe de Ezkurra et son accordéon, le batteur percussionniste Didier Lasserre, lélectro acousticien Pierre Visler et les lumières de Jean-Claude Barboff.
Création bilingue
Une création qui se fera également dans les deux langues et dont le parcours est déjà balisé dans un savant dosage entre texte et chant, musique et mouvement, mais auquel chaque artiste insuffle son propre vécu, sa propre histoire. "Cest une traversée quelle nous autorise à faire" explique Beñat Achiary en songeant quItxaro Borda "va découvrir quelque chose de surprenant".Emprunt de ses mots, les artistes vont tenter de restituer "la force qui avance" de textes "courageux", sans "complaisance" ni amertume et appliqué à lintime.Pour ce faire, Itxaro a suivi les chemins des fleurs, lAdour et la Nive, comme pour creuser son lit au hasard de la roche. Su ce chemin, elle a croisé un poète chinois, Li Po, qui disait déjà La chanson du chagrin au VIIIe siècle, et que lon appelait aussi Li Bai, un peu comme un clin d¦il à lIbaia, le fleuve basque, ou à un grand "Bai" affirmatif."Il ny a rien de romantique dans cette démarche" ressent Beñat Achiary.Juste une "nécessité de transformation" quItxaro Borda scrute dans le lit du torrent, sans concession et sans sy épancher comme le fit Apollinaire dont le fleuve, "pareil à la peine, sécoule et ne tarit pas".
âme noire
Cest en suivant ce fleuve et ces oies sauvages quItxaro Borda a refait surface. Son "âme était noire", dira-t-elle à la danseuse togolaise installée en France, Flora Thefain, qui cherchait dans les mots de lécrivaine les mouvements pour échapper au mal.Danse pour la vie. Et création dévorante qui cherche sa propre existence dansle texte perlé, dans lécriture qui affleure, qui en donne le sens, lancrage et la charpente. Une façon dexhaler l¦uvre en lui donnant de nouvelles saveurs. "On ne va pas chercher à emprisonner l¦uvre" confirme dailleurs Beñat Achiary en adepte de limprovisation et du mélange des cultures.Jeudi soir, le spectacle sera filmé, pour immortaliser linstant unique et pour prolonger sa vie. Il y a dabord la volonté de créer un "après au texte" en exécutant cette "danse de lespoir" comme un épilogue heureux dont tout un pan se fait dans la magie de linstant. Et puis il y a lidée de faire ensuite tourner ce spectacle, "des deux côtés de la frontière" dans le cadre du programme Batekmila de lInstitut culturel Basque. Et puis aussi, en France et en Navarre.
Hautsak Errautsa bezain
Bi Harriz Lau Xori. Jeudi 24 mars. Théâtre du casino. Biarritz. 21h.Mise en scène des poèmes DItxaro Borda par Beñat Achiary. Tarif de 7 à 18 euros.
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