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Danse : dans les pas de Carolyn Carlson

La célèbre chorégraphe présente sa dernière création « Synchronicity », lundi et mardi, au théâtre.

A l’autre bout du fil, et de la France, l’accent à forte consonance américaine est reconnaissable entre tous. Carolyn Carlson, née à Oakland en 1943 de parents finlandais, est installée en France - séjour entrecoupé de plusieurs expériences à l’étranger - depuis 1974.
Egilea
Christophe Berliocchi
Komunikabidea
Sud Ouest
Tokia
Bayonne
Mota
Elkarrizketa
Data
2013/02/23
Lotura
Sud Ouest

Mais la grande figure de la Nouvelle danse française a conservé son accent made in US ponctuant ses débuts ou fins de phrases d’un franglais réjouissant. La directrice chorégraphe du Centre chorégraphique national (CCN) Roubaix Nord Pas-de-Calais s’apprête à remplir à nouveau le théâtre de Bayonne pour sa dernière création, « Synchronicity » (1).

« Sud Ouest ». Vous revenez au théâtre de Bayonne, dont vous êtes une fidèle, pour présenter « Synchronicity », l’une de vos dernières pièces.

Carolyn Carlson. Oui, nous prenons la route cette fin de semaine pour plusieurs dates dans le Sud-Ouest (Périgueux, Arcachon) et nous venons à Bayonne pour deux soirs. « Synchronicity » est l’une des créations les plus ambitieuses de mon parcours ici à la tête du CCN, depuis neuf ans. Inspirée par Jung, la pièce évoque les événements qui bouleversent le cours d’une vie, j’explore le sens de ces étranges coïncidences qui résonnent en soi : une horloge qui s’arrête lors de la mort d’un père aimé ; une rencontre qui change une destinée ; retrouver une personne chère par un hasard qui semble inouï. Ces situations surviennent lors d’émotions intenses, de circonstances singulières, de tournants décisifs. Elles se produisent aussi entre deux êtres mus par une relation très étroite : sœurs, amants, mère et enfant.

Comment avez-vous choisi vos neuf danseurs ?

Ils devaient avoir de la personnalité pour amplifier l’émotion présente, sur scène et sur écran, car il y a aussi la projection d’images que j’ai filmées. Ce sont des hommes et des femmes qui viennent de plusieurs continents, Amérique, Europe, Asie, avec beaucoup d’énergie. J’aime bien le mélange des genres et des styles. Ils ont des personnalités singulières, la pièce met à nu les aspirations vitales qui nous animent.

Vous retrouvez John Davis, qui éclaire la pièce…

John est un complice de longue date, depuis l’Opéra de Paris. Nous sommes sur la même longueur d’ondes, il a une nouvelle fois donné naissance à un art visuel traversé par la philosophie et la spiritualité.

Vous êtes depuis neuf ans au CCN de Roubaix, que retenez-vous de cette expérience ?

Que du bonheur ! J’ai écrit ici de nombreuses chorégraphies, avec beaucoup de liberté et de créativité, on m’a laissé effectuer mon propre travail. C’est une chance. À mes débuts en France, dans les années soixante-dix, j’avais fait une sorte de révolution, avec Maurice Béjart, la danse contemporaine n’existait pas vraiment, pareil en Finlande ou en Italie ; c’était le désert à Venise début des années 80…

Aujourd’hui, en France, la situation a bien évolué, en grande partie grâce à vous.

Non, non (sourire), c’est incroyable le nombre de compagnies et de pratiquants en France ! En trente ans, c’est sûr, l’évolution a été énorme. Ici, vous avez la chance d’avoir une danse plurielle, qui explore tous les styles, contemporain, néoclassique, hip-hop, conceptuel, avec la vidéo. Il y a beaucoup de créativité ! Et puis le public français est très curieux, c’est un plus.

Vous quittez la direction du CCN, qui fête ses 30 ans, à la fin de l’année. Avec regrets ?

Oui, bien sûr, mon mandat prend fin après neuf ans passés ici. C’est une région incroyable - avec une grande métropole, la Belgique toute proche - qui aime la danse, nous remplissons le théâtre du Colisée, il y a 1 000 personnes à chaque spectacle. Le CCN tourne beaucoup aussi, plus de 100 dates par an. Nous fêterons les 30 ans du Centre chorégraphique le 5 mars, ce sera une belle soirée.

Votre dernier solo, « Dialogue with Rothko », a été présenté « chez vous », à Roubaix, vous danserez jusqu’au bout…

Oui, oui, bien sûr, la danse, c’est toute ma vie, que voulez-vous. J’adore aussi les arts, le dessin, la poésie, la littérature, la peinture, et ma première rencontre avec Mark Rothko (célèbre peintre expressionniste américain, NDLR) a été un choc. J’avais envie sur scène de plonger dans la plénitude de l’instant présent. Sa peinture enveloppe, aspire vers l’infini de la méditation. J’aborde la poésie, la musique, les lumières, la danse, tout ce qui me fait vibrer depuis toutes ces années.

(1) Lundi 25 et mardi 26 février, à 20 h 30, au théâtre de Bayonne, place de la Liberté. Plein tarif : 30 €. Les deux représentations sont presque complètes. Renseignements au 05 59 59 07 27.

[LEG_LEGENDE]Carolyn Carlson, 70 ans début mars, est une icône de la danse contemporaine. Sa venue au Pays basque est toujours un événement.

[LEG_LEGENDE]Carolyn Carlson, 70 ans début mars, est une icône de la danse contemporaine. Sa venue au Pays basque est toujours un événement. (photo afp[])

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