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Danse d’Afrique au marché contemporain

Komunikabidea
Le Journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2006/09/19

Errant au milieu d’une décharge, des hommes déchus s’affairent à tuer le temps, triant des déchets, des tissus, se parant le corps de tout ce qu’ils trouvent. Belle métaphore d’une société de consommation, qui laisse à la marge des hommes (des Africains ?) qui s’épuisent à en singer d’autres.Ou encore réflexion, dans un vaste supermarché, de ce qu’un chorégraphe sénégalais peu débusquer dans la danse contemporaine.Clochardisé sur scène, les danseurs cherchent aussi leurs chemins entre danse traditionnelle, vigoureuse et remarquablement assimilée, expressions corporelles et gestes contemporains, devenus maladroits et qui tombaient à plat, pas seulement parce que le public attendait des danses traditionnelles. Une belle ironie, au fond, dont on espère qu’elle est souhaitée, et s’inscrit de toute façon dans une pièce douce-amère, qui fait rire autant qu’elle bouleverse.Les quatre danseurs, soumis à une énergie spasmodique, enchaînent mouvements nonchalants, méditatifs et gestes saccadés, exprimant des sursauts de révolte, d’éveil ou de combat. La danse se mute périodiquement en un abandon impulsif de soi. Les danseurs jouent l’attitude adaptée aux vêtements dont ils s’emparent comme un travestissement, luttant contre l’ennui. Drôle, parfois maladroit. On se fond peu à peu dans ce huis clos de malheurs où les quatre personnages de Bujuman, concentrés sur leur tâche, nous laissent entrevoir leur monde dans le monde. Le spectacle est sanctionné par quelques longueurs mais s’accompagne avec réussite d’un déconditionnement total, lorsque le griot s’en va transmettre sa parole en marchant au milieu du public et que les rythmes palpitants de la musique saisissent les corps des danseurs, qui l’investissent tout naturellement avec une force et une souplesse d’une évidence déconcertante. Difficile de rester assis, pour cette première dans l’hexagone, qui se poursuit cette semaine avec une création à la Biennale de Lyon.Plein de pureté, d’humour théâtral non dénué de sens, dépourvu de cliché, mais au rythme d’ensemble lancinant et répétitif, qui laisse un public divisé. Certains sont conquis par la fraîcheur, la sagesse et l’expression de cette chorégraphie, à l’identité contemporaine spécifiquement africaine, stipule Jean Tamba ; d’autres s’en tiennent à son aspect un peu décalé. Il faut suivre, et comme dit le griot : "qui part tard, arrive en retard"!

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