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Cultures et créations au pluriel
Le festival Bi Harriz Lau Xori se tiendra du 24 au 26 mars avec en tête daffiche Rokia Traoré
La directrice de Biarritz culture se voit ainsi confortée pour cette onzième édition par une invitée de poids, une certaine Rokia Traoré, qui déteste également quon traite son ¦uvre de "musique du monde". Un terme passe-partout qui, décliné au contenu du festival, ne peut que ternir cet onctueux mélange des arts, des cultures et des expressions. Un programme qui permettra cette année encore, du 24 au 26 mars, de belles rencontres entre la danse, le théâtre et le chant, entre les mots de Bernardo Atxaga, de Itxaro Borda et de Jakes Casaubon, invité dhonneur de Bi Harriz Lau Xori, en passant par la performance dansée de Flora Thefain, la chorégraphe dorigine togolaise, jusquau chant sans équivoque de la chanteuse malienne Rokia Traoré qui, on lespère, pourra se mêler au pop punk débridé du Garazi philantropik(e) Orkestra. Un mélange des arts et des genres, un bain culturel où la création basque se frotte à dautre culture pour y créer quelques étincelles. Musique et verbe à lhonneur.Verbe qui se conjugue également en basque tant il est vrai, comme le rappelle le directeur adjoint de lInstitut culturel basque qui collabore à lorganisation du festival, que "le fondement de la culture, cest la langue". Une langue qui a "toujours été le point de convergence" des intérêts de Jakes Cazaubon. Linvité dhonneur du festival donnera une conférence en basque qui sera traduite en simultanée en français. Cet homme de science, journaliste, écrivain, pilotari et touche à tout, qui a toujours placé ses besoins personnels "entre le rêve et la poésie", sinsurgeait hier encore de "lindifférence avec laquelle on traite une langue pré-indoeuropéenne, trésor de lhumanité". Sous forme de dialogue avec le journaliste Lucien Etxezaharreta, il évoquera justement le patrimoine et la perte du patrimoine et rendra compte dune vie riche et passionnée.
De A à Z
Dans le même registre, Txomin Héguy samusera avec Lalphabet de la culture basque de Bernardo Atxaga en faisant une lecture illustrée de son livre. Un livre écrit "il y a dix ans presque jour pour jour" précise Txomin Heguy, et qui emmène le lecteur, en français et en espagnol, "le long du fleuve de la langue basque". A chaque lettre correspond un thème, Du A davertissement au Z de Zoo comme lannonce la mise en scène, et permet daborder la littérature, les arts plastiques, la poésie et les sujets chers à Bernardo Atxaga.
Une "mise en espace du texte" qui pourrait se décliner au sein même de Bi Harriz Lau Xori, en commençant par le A de lart, le B de Basque, le C du chant et de la création, le D de la danse et de la différence, le M de la musique et du mélange, le R des rencontres et du large, le S de spectacles scolaires, le P de la poésie, jusquau Z du zèle mais en évitant soigneusement le F du Folklorisme. La création basque est en évolution et le prouve à Biarritz en se frottant à dautres cultures.Premier aperçu de ces rencontres, la naissance hier dune première complicité entre une danseuse à la peau noire qui imagine une chorégraphie sur le long poème " Hautsak Errautsa Bezain "dItxaro Borda.Flora Thefain sest dit émue de rencontrer cette "visage pâle" quelle avait dû imaginer. Lécrivain basque lui a répondu quelle navait fait quexprimer ses "idées noires".
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