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Coup de ballet dans un répertoire oublié
Ballet Biarritz présente demain ses dernières créations, Don Juan et Les petits riens, en sinspirant du Ballet daction
Toujours en forme, ce Don Juan, dans la nouvelle création du Ballet Biarritz qui sera présentée samedi et dimanche à Biarritz.Mais Thierry Malandain nentend pas pour autant procéder à une reconstitution historique mais rendre vie, avec un nouveau regard, à un ballet oublié.Il y en a même deux, issus de la naissance du Ballet daction, à la fin du XVIIIe siècle, lorsque la danse sintéresse aux préoccupations des hommes.Homme très préoccupé par de galants rendez-vous, Don Juan inspirera en 1771 le musicien Christoph Willibald Gluck et le chorégraphe Gasparo Angiolini.Dans la même veine du renouveau, Mozart écrira la musique des Petits riens et le chorégraphe Jean-Georges Noverre y donnera vie en 1778.Demain, en première partie du Don Juan du Ballet Biarritz, Thierry Malandain présentera également Les petits riens.
Et voilà comment ce Don Juan, quon croyait mort, compte fleurette à la belle Elvire, comme la métaphore de ce spectacle ressuscité par la grâce du Ballet Biarritz.Ressuscité et dépoussiéré au passage par le ballet de Malandain.Le chorégraphe prévient quil ne sagit ni dune parodie, ni dune reconstitution historique.On nen attendait pas moins du centre chorégraphique, nen déplaise aux puristes qui se sentent bousculés dans leurs certitudes de genre.Plutôt une relecture, promet Thierry Malandain."Relire une ¦uvre chorégraphique, cest être sensible au sujet ou à la partition qui laccompagne. Cest apprendre à la connaître, sintéresser au contexte historique et social de sa création, ensuite faire preuve dimagination pour poser sur elle un regard quon espère toujours nouveau" dit le chorégraphe.
Pour ce "regard nouveau", il est vrai que Don Juan est un personnage inspirant, plein dénergie, en quête dun absolu quil tente datteindre en multipliant ses partenaires dans un ballet incessant, voltigeant de lune à lautre et embrassant la mort dans cette quête frénétique.Tous les ingrédients sont là pour donner vie au coureur de jupon, le libertin immortalisé par Molière.
Thierry Malandain nentend pas présenter un autre personnage au public de la Gare du Midi, demain soir.Mais le meneur du Ballet Biarritz retiendra la quête irraisonnée dun insatisfait qui cherche lamour unique dans la multiplicité et collectionne les lits et les corps pour reconstituer le puzzle dun seul visage.Irraisonné parce quil finira par faire un faux pas.
Dans cette démarche "à la fois ludique et sentimentale", Thierry Malandain espère que le public pourra lapprécier comme une ¦uvre originale.
· Don Juan
Don Juan de Gluck et Les Petits Riens de Mozart. Gare du Midi de Biarritz. Samedi 25 février à 21h et dimanche 26 février à 17h. de 10 à 25 euros.
Le libertin finit par séduire la mort
Une assemblée en grand deuil semble pleurer la mort de Don Juan, tandis que celui-ci séclipse pour aller jouer la sérénade sous les fenêtres dElvire. Il est sur le point de gagner sa confiance, lorsque son père, le Commandeur, les surprend. Don Juan laffronte en duel et le tue avant de senfuir. Plus tard, au cours dun banquet, on retrouve Don Juan entouré de ses maîtresses, voltigeant de lune à lautre. La fête bat alors son plein, chacune cédant au charme du libertin, pendant que celles quil a délaissées pleurent. La mort est lune dentre elle, Don Juan nécoute pas son avertissement, et lorsque de violents coups sont frappés, et quentre le spectre du Commandeur, Don Juan savance à sa rencontre et linvite crânement à sa table. Le spectre refuse tout en le conviant à lui rendre visite au cimetière. Ce dernier accepte par bravade. Il fait nuit, Don Juan arrive au cimetière où lattend la statue du Commandeur. Elle lincite, à se repentir, mais en vain. Alors, le spectre lui tend la main, tandis quapparaissent des furies qui le condamnent aux tortures de lenfer. Sous ses pieds la terre souvre pour lengloutir.
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